C’est la question traitée par un interressant article de Pauline Tattevin sur BFM Business.
Ces dernières semaines, plusieurs multinationales ont annoncé la fermeture de sites de production en France. On en a d’ailleurs beaucoup parlé sur nos pages. Rappelez-vous :
- Mondelez International a déclaré la fermeture de son usine de biscuits Lu à Château-Thierry.
- Nestlé envisage de céder ses activités françaises d’aliments pour bébé.
- Unilever a également reçu une offre pour le rachat de ses soupes liquides Knorr en France, signalant, au passage, une réduction de sa présence après la fermeture d’un site en 2022.
Malgré bien des informations rassurantes sur l’industrialisation du pays ces derniers temps, de tels fermetures posent la question de l’attractivité du pays pour les multinationales.
Une étude d’EY commandée par l’Ilec, un lobby industriel, révèle qu’un dirigeant de multinationale sur six envisage de fermer un site dans les trois prochaines années.
EY pointe les faiblesses françaises habituelles : Un coût du travail élevé et une législation complexe de plus en plus contraignante. Mais c’est surtout les négociations commerciales de plus en plus tendues avec les distributeurs qui semblent exaspérer les grands groupes.
Mondelez cite notamment la concurrence des marques de distributeurs comme raison supplémentaire pour la fermeture de son usine de Château-Thierry.
De trop nombreux contrats non signés, des délais de paiement non respectés, une plus grande difficulté qu’ailleurs dans le monde pour répercuter les hausses de prix… Les industriels clament que les distributeurs doivent comprendre qu’ils ont besoin de maintenir leur profitabilité.
Le sujet attire l’attention du gouvernement, écrit Pauline Tattevin. Et des discussions sont en cours entre les acteurs du secteur et le ministère de l’Économie. Une mission parlementaire se concentre spécifiquement sur la filière agroalimentaire, visant à proposer un nouveau cadre réglementaire d’ici l’été.