Chères résistantes, chers résistants, chers soutiens.
Cette semaine, deux événements importants se sont produits en France.
- Les déclarations du président Macron sur la guerre en Ukraine.
- L’adoption, à l’unanimité de la proposition de loi anti-fast-fashion par l’Assemblée nationale.
Tous deux sont révélateurs de notre impuissance industrielle. Déférence gardée envers nos institutions et notre président, je vous propose de nous concentrer sur le premier. D’autant que, même s’il est difficile de s’en rendre compte dans une France aux mille crises d’hystérie, la guerre est toujours aux portes de la Communauté européenne.
Et, quand on arrive à s’extirper de sujets aussi capitaux que « Pour ou contre qu’Aya Nakamura chante Édith Piaf » ; et qu’on prend un peu de recul sur ce qu’on a pu dire à la Russie depuis qu’elle a lancé son « opération spéciale » en Ukraine ; on se rend compte qu’on a peut-être un peu trop fait les marioles sur un sujet potentiellement sérieux.
Alors, n’allez pas croire qu’on remette ici en cause la tradition française qui consiste à clamer aux yeux du monde que nos valeurs sont supérieures à celles des autres. Certainement pas ! Je rappelle qu’aux FFI :
- On considère que celui qui a désigné, nos valeurs à nous comme des valeurs « universelles » avant de les imposer aux institutions internationales, mérite la légion d’honneur. Même les Grecs anciens, qui qualifiaient de « barbares » les humains n’appartenant pas à leur cité n’auraient pas osé. Bon, il aurait pu en profiter pour faire passer le fait de manger le fromage pasteurisé des Anglo-Saxons comme un péché mortel. Mais n’en demandons pas trop.
- On trouve que l’équipe de France de Rugby est la meilleure du monde quels que soient ses résultats.
Bref, on assume pleinement notre emblème du coq et sa capacité à chanter même quand il a les deux pieds dans la boue. Mais, il faut bien reconnaître que, quand nous, Européens, avons fait les gros yeux face à Vladimir (qu’on a copieusement insulté au passage. Il le méritait, vous comprenez), on aurait pu réfléchir à une éventualité. Celle du retour aux affaires d’un certain Donald (qu’on a copieusement insulté au passage. Il le méritait, vous comprenez) qui pourrait bien lâcher ses alliés Européens si on se réfère à ses dernières déclarations. Cela nous laisserait seuls face à un ogre un tantinet agacé.
Alors, bien entendu, en cas de conflit, on pourra toujours déployer nos bataillons de bloqueurs de lycées et nos commandos de « lanceurs de soupe sur toile de maîtres » contre les chars russes. On compte sur eux pour submerger l’ennemi d’un flot de slogans moralisateurs écrits sur des banderoles de couleur.
Mais il va falloir que ces attaques non conventionnelles fonctionnent, parce que question guerre traditionnelle, le président Macron l’a reconnu : Nous n’avons clairement pas les moyens de nous battre.
Pourquoi ? Parce que notre industrie de défense (ce truc pas moral qu’il fallait boycotter parce que la guerre c’est mal) n’est plus adaptée à une guerre de « haute intensité ».
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Alors, je vous vois venir d’ici avec votre tête de râleur… Soyons clairs : Le gouvernement actuel est hors de cause sur ce coup. C’est le seul à avoir voté une vraie augmentation des crédits militaires depuis des décennies. Malheureusement, malgré l’augmentation de la production de canons et munitions ainsi obtenue, le chef de nos armées a reconnu que « des limites persistent ». Il note que l’accélération de la production est complexe dans nos usines.
Il a bien annoncé l’utilisation de fonds européens et d’un emprunt pour augmenter l’assistance à l’Ukraine. Mais les attentifs lecteurs de cette page le savent bien. Dans un pays où on met deux fois plus de temps que nos voisins à obtenir les terrains et les autorisations pour ouvrir ou agrandir une usine ; où la mobilisation de quelques extrémistes médiatisés suffit à arrêter un projet industriel pourtant validé par la justice… Le problème n’est pas uniquement financier.
Les enfants de la paix que nous sommes ont visiblement oublié que, face à un adversaire résolu et armé, il faut s’assurer qu’on a les moyens (et la volonté) de combattre, avant d’aller fanfaronner.
Bon, après, il paraît que les périodes d’élections sont toujours riches en postures éphémères. Alors, attendons de voir si ça dure.