Bruno Le Maire l’avait promis. Sa loi industrie verte se révèle être un soutien efficace aux industries qui décarbonent. Notamment celles qui fabriquent, en France, des batteries, de l’éoliens, des panneaux solaires et des pompes à chaleur. Salutations, au passage, au Groupe intuis, soutien précieux des clubs FFI.
Un article de Sebastien Dumoulin paru dans Les Echos vendredi dernier l’atteste. Les industriels de ces secteurs ont déjà pris en main la nouvelle niche fiscale que l’État a conçue pour eux.
Ce Crédit d’Impôt pour l’Investissement dans l’Industrie Verte (C3IV) est destiné à encourager les investissements dans la production décarbonée. Le ministère de l’Économie a déjà reçu 20 demandes d’agrément pour ce crédit, totalisant 1,8 milliard d’euros d’investissement.
Il fait partie de la réponse française et, plus largement européenne, au gigantesque plan de subvention américain : L’Inflation Reduction Act (IRA) qui prend en charge une partie des investissements de ceux qui ouvrent de nouvelles capacités de production aux États-Unis.
Vous savez qu’il nous arrive ici de dénoncer nos lenteurs administratives. Eh bien cette fois, la France a été le premier pays de la communauté européenne à avoir déployé ce dispositif ! Le projet de loi de finances 2024 permet déjà aux industriels ciblés de récupérer entre 20 à 45 % de leurs investissements.
L’enthousiasme est particulièrement visible dans le secteur des batteries, écrivent Les Echos. Huit des dossiers déposés pour le C3IV concernent cette technologie, représentant 44 % de l’investissement total. Les autres dossiers se répartissent entre l’éolien, les pompes à chaleur et la production de panneaux solaires.
L’objectif du C3IV est ambitieux. Il envisage de générer 23 milliards d’euros d’investissements en France, de créer 40.000 emplois et de réduire de 35 millions de tonnes les émissions de CO2 d’ici à 2030.
Ces décisions sont une très bonne nouvelle. Mais elles ne suffiront pas. Des mesures doivent également être prises en urgence pour faire cesser la concurrence déloyale chinoise.
Un article d’hier dans le journal La Croix décrivait la situation catastrophique dans laquelle se trouvait la société Systovi. Elle est l’un des rares fabricants français de panneaux solaires.
Ne pouvant pas faire face à la division par deux des prix chinois, elle a vu ses ventes chuter. Elle cherche donc un repreneur d’urgence. L’Europe a bien annoncé des mesures de protection. Mais rien n’entrera en vigueur avant fin 2025. « D’ici là, beaucoup d’entre nous auront disparu » estime le PDG de Systovi dans La Croix.
On voit bien que le gouvernement français réplique de plus en plus vite aux mauvais coups portés par les pays qui ne jouent pas le jeu d’une concurrence sincère. Mais continuons à l’encourager pour qu’il accélère encore car beaucoup reste à faire.