Il n’est pas sain de laisser passer un mois sans citer un avis de Patrick BELLITY.

Cet industriel expérimenté publie tous les jours des éclairages très… éclairants sur la réalité du marché automobile. Un secteur devenu emblématique des visions, souvent fantasmées, que l’occident a de l’industrie et sa fonction.

Des visions convergentes pensions-nous il y a encore peu. Car l’industrie permet à la fois d’adresser nos enjeux :
– De souveraineté.
– De création de richesses.
– De transition écologique.
– D’ascension sociale.

Un « en même temps » qui a réconcilié un temps les partisans angoissés de chacune de ces causes (nous).

Angoissés au point de ne plus pouvoir prendre le recul nécessaire qui permet de se rendre compte à quel moment on a poussé trop loin le bouchon du militantisme.

À quel moment on a tellement déséquilibré la machine à coup de règles morales qu’elle ne fonctionne plus.

L’annonce qu’Eramet a faite hier, sur la suspension de son projet de recyclage de batteries à Dunkerque, est une preuve de plus que l’Europe n’a besoin de personne pour organiser son suicide industriel.

À coup :
– De subventions colossales (quand vous lisez « subvention », comprenez « dette »)
– D’une casse sociale et économique considérable chez les sous-traitants de cette industrie…

…On transforme l’appareil de production le plus performant du monde sur les voitures thermiques, le nôtre, en machine à fabriquer des voitures électriques… Que les clients n’achètent pas.

Car la chaîne de valeur des voitures électriques en Europe ne décolle pas. Entraînant l’arrêt d’à peu près tous les méga projets que la puissance publique a annoncés triomphalement ces dernières années.

Pas d’inquiétude, rassure Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition Écologique. « Il s’agit de suspensions de projets, pas d’annulations ».

Certes, mais en affaires, avoir raison trop tôt, ça coûte très cher et, au bout du compte, ça s’appelle avoir tort. Et quand « l’État stratège » embarque de force tout un secteur dans le même bateau bien-pensant, c’est toutes les entreprises du secteur qu’il coule quand le bateau fait naufrage.

« En 1997, j’ai visité (…) près de Bratislava en Slovaquie, écrit Patrick BELLITY, des villes usines géantes entièrement désertes, comme dans l’Arche perdue. (…) Des ateliers à perte de vue à peine éclairés, des silhouettes de machines qui émergent de la poussière et des toiles d’araignées.

Pas âme qui vive, le silence assourdissant de l’économie administrée du bloc de l’Est comme on disait à l’époque.

Si c’est ça que nous voulons, alors il faut continuer à faire comme si le client n’existait pas.

Ça s’appelle une économie où l’on fabrique des produits dont personne ne veut, mais ça ne dure que le temps des subventions. »

Pas mieux.

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