Chères résistantes, chers résistants, chers soutiens.

Comme vous le savez (ou pas), le 18 juin dernier, nous avons annoncé le lancement de FFI Croissance, notre fonds d’investissement dédié aux PME « made in France ». 18 juin… Le choix de la date tenait plus du respect de l’univers symbolique de notre mouvement (appel du 18 juin, tout ça tout ça) que d’une volonté de faire une contrepèterie douteuse sur un support de communication, cette infolettre, qui devient, chaque semaine davantage, grand public. Au passage, merci, chers lecteurs, d’accorder autant d’attention à nos pérégrinations et à notre humour potache.

Ce fonds prévoit d’investir entre 50 et 150 millions d’euros dans les PME de nos régions. Des PME enracinées, qui produisent ou font produire en France. De vraies sociétés :

  • Qui ont atteint au moins la rentabilité.
  • Qui font plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires.
  • Qui existent depuis plusieurs années.
  • Qui s’expriment parfois sans anglicisme dans leurs phrases.
  • Et dont le management a fait ses preuves.

« Pas très innovant », nous disent certains des investisseurs que nous rencontrons pour les convaincre de placer un peu de l’argent dont ils disposent dans ce fonds. Eh bien vous allez voir dans quelques lignes que si !

Mais avant, je dois confesser que je ne vous ai pas tout dit. Car le malheur, quand on vient de créer un fonds, c’est qu’il faut lever l’argent qu’on va mettre dedans. Et donc trouver des gens qui font confiance à notre équipe de vainqueurs et à notre thèse (le « made in France »).

J’ai donc le plaisir d’effectuer, en ce moment, un tour de France des soirées LaPlace, où notre partenaire, le groupe Crystal (propriétaire de Laplace), nous présente à ses clients les plus intéressés par l’idée de donner un sens patriotique à leur épargne.

J’ai déjà visité les communautés Laplace :

  • D’Aix-en-Provence (pardon à mes amis marseillais de ne pas les avoir prévenus de mon passage).
  • De Nice (pardon à mes amis azuréens de ne pas les avoir prévenus de mon passage).
  • De Lyon (En tant que Cantalou, j’ai coupé tous les ponts avec ceux qui se prétendaient être mes amis dans cette ville depuis l’annexion de l’Auvergne par la région Rhône-Alpes… N’imaginez pas que j’ai la rancune tenace, mais depuis le coup qu’ont fait les Alcuins aux Arvernes de Vercingétorix, je me méfie de ces gens. C’est un truc d’Auvergnat… #VousPouvezPasComprendre).

Et à chaque soirée, il se trouve une personne de l’assistance pour me poser la question : « Très bien, mais des fonds comme le vôtre, il doit y en avoir plein. » Eh bien non ! réponds-je en général devant un public incrédule.

Car figurez-vous que dans notre beau pays, où on a décidé qu’il ne servait à rien de demander leur avis aux entrepreneurs sur la politique économique à suivre, vu qu’il y a plein d’experts prêts à partager leurs idées brillantes au bistrot :

  • On a pensé à investir des sommes folles dans des startups prônant l’innovation de rupture. L’innovation de rupture, pour ceux qui ne parlent pas bien le French Tech, c’est une invention qui change la donne sur un marché. Une trouvaille dont on dit qu’il y a un avant elle et un après elle, tant elle va changer les habitudes et la vie des gens. Un peu comme Google ou Tesla… Un peu comme si, grâce aux 600 millions d’euros qu’on y aurait investis (argent public compris), une startup se mettait à nous faire lâcher les côtes de bœuf au barbecue pour nous faire manger des protéines d’insectes à la place… Je sais, c’est absurde, mais c’est pour que vous compreniez bien.
  • Par contre, on investit assez peu dans les entreprises existantes. Elles créent déjà de la richesse dans nos territoires, ont déjà des salariés, en embauchent régulièrement d’autres. Mais, malgré leurs performances démontrées, beaucoup ont du mal à trouver les fonds nécessaires pour agrandir la taille de leur usine, acheter une machine plus performante, financer le BFR qui leur permettrait d’accélérer…

Pardon… Je suis taquin et caricatural avec certaines startups… Il y a des projets de rupture qui marchent vraiment. C’est juste un peu dommage qu’on mette tant d’argent sur des projets très risqués et qu’il n’en reste plus assez pour financer les projets dont on sait que, même s’ils ne proposent pas de révolutionner le monde, vont permettre à des PME de croître, d’embaucher et d’innover.

Olivier Lluansi le dit très bien dans son livre « Réindustrialiser : le défi d’une génération » (vous pouvez, (devez ?), l’acheter ici). L’argent public investi en France sur les entreprises se concentre à 90 % sur des innovations de rupture et à seulement 10 % sur les choses considérées comme moins innovantes.

réindustrialiser

Oui, j’ai bien écrit « considérées comme moins innovantes ». Car hier, à Nice, j’ai croisé notre ambassadeur du club FFI de la ville. Il m’a raconté qu’on avait refusé une subvention à son entreprise, rentable, qui produit en France, sous prétexte que… ce qu’il faisait « n’était pas assez innovant » et « manquait d’ambition ». Il aurait fallu, lui a-t-on dit, qu’il demande plus d’argent, sur un projet plus risqué, pour obtenir l’aide espérée !

Et demain, j’aurai le plaisir d’interviewer Tristan et Manuel Rodriguez, dont l’entreprise (Kramer Groupe) fait un peu moins de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires dans l’univers de la robinetterie, la céramique, la salle de bain. Ils avaient déjà racheté, il y a quelques années, Jacob Delafon, sauvé son usine et de nombreux emplois. Eux ont eu des aides de l’État et la Région pour racheter La Jurassienne de Céramique Française et sauver l’intégralité des emplois. Mais aujourd’hui, c’est l’argent en provenance d’investisseurs privés qui manque. Alors qu’ils souhaitent accélérer leur développement, ils ont du mal à trouver le 1,5 million d’€ de capital qui leur manque pour boucler leur round de financement.

  • Malgré un plan de développement qui va mener leur entreprise à dépasser les 30 millions de chiffre d’affaires d’ici quatre ans.
  • Malgré une entreprise rentable et une gestion saine.

Pourquoi ?

  • Parce que peu de fonds connaissent et comprennent l’industrie.
  • Et nous, Français, peuple de révolutionnaires auto-déclarés, gérons notre argent comme des rentiers… En le plaçant dans l’immobilier ou sur les produits d’épargne garantis par l’État au lieu de le confier aux entrepreneurs de l’économie réelle.

Pourtant, de tels entrepreneurs, via l’activité de leurs entreprises, agissent concrètement pour améliorer notre société. On l’a déjà évoqué lors de la première édition de l’événement « Entreprendre en France » que nous avons organisé grâce au soutien de la MACIF le 3 octobre dernier. On y a vu des industriels présenter leur politique pour relancer l’ascenseur social, décarboner l’économie avec des produits innovants, s’engager pour l’inclusion, entretenir la solidarité dans les territoires.

Cet événement a été un vrai succès. Alors, nous avons décidé de le dupliquer. La deuxième édition d’Entreprendre en France sera, cette fois, au siège du MEDEF, le 8 novembre prochain, à l’occasion de l’incontournable salon du Made in France. On vous attend nombreux. Pour vous inscrire, c’est ici.

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