Chères résistantes, chers résistants, chers soutiens,
Notre ouvrage « Produire au pays des Shadocks » s’étoffe, semaine après semaine, de belles pages pleines d’histoires de courageux entrepreneurs qui se débattent au milieu des absurdités de notre système. Pour précommander cet ouvrage qui sortira en début d’année 2025, c’est ici.
Après les agriculteurs qui nous alertent sur l’imminence de la signature de l’accord avec le Mercosur, accord qui fera massivement entrer dans nos magasins des denrées alimentaires ne respectant pas les normes qu’on impose à nos propres agriculteurs…
Après les articles furieux pointant les dérives d’une dépense publique qui choisit, dans près de 70 % de ses appels d’offres, des fournisseurs étrangers non soumis à nos taxes et contraintes climatiques… parce que leurs produits sont moins chers (justement parce que les usines étrangères n’ont pas à subir les contraintes et taxes imposées par l’État)…
Voici la question qui tue : « Pourquoi continuer à ouvrir des usines si les entreprises n’ont pas les moyens d’être compétitives ? »
Elle a été posée par Fanny LETIER, cofondatrice du fonds d’investissement GENEO Capital Entrepreneur, qui a signé une tribune dans le journal L’Opinion intitulée : « ETI, l’urgence du sursaut – la tribune de Fanny LETIER».
Ce texte, véritable ode aux Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), qui sont celles qui embauchent le plus, innovent le plus, forment le plus et croissent le plus vite, notamment à l’export, rappelle à quel point les dernières années ont été riches en annonces gouvernementales positives et en encouragements pour que ces acteurs ouvrent de nouvelles usines en France et s’engagent pleinement dans la réindustrialisation de notre pays. Sur nos 6 200 ETI, seules 1 700 sont industrielles. C’est faible, mais c’est déjà ça.
Et, poursuit Fanny, ce qui est formidable, c’est que les ETI ont joué le jeu ! Des usines sortent de terre, les investissements ont été faits, elles ont fait, au passage, les efforts de décarbonation demandés… pour finalement se faire cueillir par un alourdissement de la fiscalité, des normes de production et des coûts de l’énergie qui nuisent à leur compétitivité.
Bref, l’État les a incitées à investir dans des usines, tout en créant les conditions pour que les produits qui en sortent soient trop chers et se vendent mal.
« Pendant que l’Allemagne ou les États-Unis soutiennent leur industrie, la France organise son désavantage concurrentiel », s’écrie Fanny.
Par les impôts de production, mais aussi par la schizophrénie européenne qui oublie d’intégrer les clauses miroirs dans ses accords de libre-échange : « L’Europe joue contre son camp. Alors que nos entrepreneurs se battent pour verdir leur production, préserver leurs territoires et anticiper les défis climatiques, l’Europe, exigeante envers ses ouailles, est faible envers nos concurrents. Comment accepter que nos normes environnementales, indispensables mais exigeantes, ne soient pas imposées à l’identique comme condition de passage des frontières de l’Europe ? »
Sa tribune est ici.
Ne voyez aucune paresse de ma part dans le large usage que fait cette infolettre de citations in extenso. Mais la récente prise de position de Paola Fabiani, vice-présidente du Mouvement des Entreprises de France et membre FFI, élargit encore le scope de la réflexion de Fanny. Elle rappelle qu’un alourdissement de la fiscalité aura « des conséquences directes sur l’investissement, la compétitivité… nos entreprises… et donc sur l’emploi ».
Retrouvez son coup de gueule ici.
Alors, que peut-on faire quand l’exécutif est sourd aux appels des entrepreneurs ? Continuer à prêcher ! À convaincre ! À expliquer !
C’est ce que nous faisons chaque semaine via nos écrits et nos événements, et ce que nous ferons bientôt dans notre podcast.