C’était dans Les Échos d’hier. Au moment où nous redécouvrons, via les frasques de Trump :
– qu’un « pays, ça n’a pas d’amis, mais juste des intérêts » (de Gaulle).
– Et qu’on aurait pu accorder autant d’intérêt à notre souveraineté qu’à la protection de la biodiversité ces dernières années…
… Philippe RIVIERE (membre du club FFI) accélère son action pour sauvegarder nos industries les plus sensibles.
Il travaille patiemment, depuis des années, à agréger les savoir-faire critiques des secteurs industriels stratégiques pour la souveraineté française. Ceci en procédant à des acquisitions de PME qu’il intègre dans une chaîne d’approvisionnement ancrée sur nos territoires.
Pardon. J’ai écrit « patiemment ». C’est inexact. Car Philippe va vite. Il a créé ACI GROUPE il y a seulement 6 ans. Depuis, il est passé de 0 à 200 millions d’€ de chiffre d’affaires.
Je me souviens avoir parlé avec lui lors de la première soirée FFI. Nous venions à peine de créer le club. Il était déjà au soutien. ACI avait un an. Autant vous dire qu’en matière de chiffre d’affaires, il a été plus vite que nous.
Et ça ne devrait pas s’arranger, car Philippe ne chôme pas. En décembre, ACI GROUPE a repris FRALSEN, spécialiste de l’horlogerie. En janvier, il a acquis les Fonderies de Sougland, les plus anciennes de France. Tout récemment, il a racheté AHD – Aciéries Hachette et Driout.
Cela lui fait atteindre 35 sites et 1 590 salariés.
De quoi convaincre ses clients (Thales, Safran, Air Liquide…) qu’il peut les accompagner à l’international. ACI possède déjà cinq usines à l’étranger, dont deux en Malaisie, et compte renforcer sa présence en Asie (Inde et Thaïlande notamment).
Mais le cœur de sa politique d’expansion reste la France. Il prévoit d’y créer une filiale nommée « FIT » (Forces Industrielles des Territoires). Destinée à structurer les PMI de rang 2 et 3, elle vise le regroupement d’entreprises sur des bassins industriels cohérents. Ceci afin de répondre ensemble à de grands appels d’offres et préserver les savoir-faire régionaux.
Avec ses nouvelles ressources, ACI GROUPE ambitionne de tripler son chiffre d’affaires. Ceci pour devenir un acteur incontournable de la sous-traitance industrielle à l’échelle mondiale.
Quand je l’ai appelé ce matin, Philippe n’a émis qu’un seul regret : ces 80 millions, il a dû les lever auprès de fonds américains.
« J’ai été voir 40 fonds européens. Seuls les Américains ont accepté de me suivre. »
Philippe est prudent. Il a gardé la majorité de son capital et une gouvernance en béton. Mais c’est tout de même frustrant que, dans un pays disposant de tant d’épargne, on soit obligés d’aller chercher de l’argent américain pour développer notre souveraineté.
Aux FFI, on regroupe les investisseurs patriotes, petits et grands, qui veulent changer cette donne. Avis aux amateurs.