« Européenne, Européens, voulez-vous prendre des risques ou pas ? » Parce que pour réindustrialiser, il va falloir en prendre…
C’est le cri du cœur qu’a poussé Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, lors de son audition à l’Assemblée nationale.
La question qui lui avait été posée par Charles Rodwell et ses collègues était : « identifier les freins à la réindustrialisation ».
Oui… Encore une commission qui pointe les problèmes qu’on connaît depuis 20 ans sans qu’on les ait jamais réglés. Mais gardons espoir, celle-ci sera peut-être la bonne.
En attendant, écoutez l’audition de Nicolas Dufourcq. Elle est passionnante.
Parce qu’il a, qualité rare, une vraie liberté de parole, qu’il est didactique et qu’il connaît parfaitement son sujet.
Je ne peux vous résumer tous les points qu’il a soulevés en un seul post. Alors j’en ferai plusieurs.
Je commence par celui-ci : L’un des freins à notre réindustrialisation est la gestion de notre énorme épargne.
Elle s’investit trop peu dans nos entreprises. Les Américains, les Chinois et bien d’autres ont ce désir de risquer un peu de leurs moyens dans ce qui fera le monde de demain. Produits de demain, transports de demain, médicaments de demain… Nous, non.
Que ce soit les épargnants classiques, ou les entrepreneurs qui vendent leurs entreprises… Les Français, qui se présentent à l’envi comme des révolutionnaires, gèrent leur argent de façon très conservatrice. En réalité, nous cherchons trop systématiquement la rente. Et nous attendons que l’État prenne des risques pour nous.
En attendant, aux Forces Françaises de l’Industrie, nous savons que certains Français veulent tout de même prendre des risques pour réindustrialiser.
Nous avons donc créé un collectif d’investisseurs.
• Certains sont des entrepreneurs confirmés qui investissent des sommes importantes régulièrement. Des gens comme Philippe RIVIERE, Philippe Veran… Et d’autres personnes qui ne s’appellent pas toutes Philippe. Ils sont un modèle à suivre.
• D’autres sont des businessAngels (emmenés par Raymond BOCH et Guillaume LEBEAU) qui investissent des tickets plus modestes.
• D’autres enfin représentent des fonds, des plateformes de crowdfunding ou des investisseurs professionnels. Notamment Bruno Narchal ou Jean Maximilien VANCAYEZEELE, les patrons du groupe Crystal. Ou Pierre-Elie Frossard fondateur de SouvTech Invest.
Ensemble, nous sommes en train de constituer une gamme de produits d’investissement.
Elle devra permettre à tous ceux qui veulent investir une partie de leur épargne (attention à ne pas prendre trop de risque quand même) dans les entreprises qui réindustrialisent… De trouver chaussure à leur pied.
On vous tiendra informés de nos avancées. Et en attendant, rejoignez notre collectif !
Nicolas Dufourcq : Pour réindustrialiser, « il faut désinciter les Français à placer, en excès, leur épargne sur des produits sans risque ».
