On vous en a parlé à plusieurs reprises sur cette page. Visiblement, la situation ne s’est pas améliorée depuis.

En raison de la crise de son marché intérieur, la Chine s’est relancée dans une politique d’exportation extrêmement agressive.

Souvenez-vous, c’était il y a quelques années. Nombre d’experts estimaient que la Chine, redevenue puissance économique, allait désormais privilégier le développement de son marché intérieur.

Les industriels du monde entier poussèrent alors un soupir de soulagement. Ce terrible compétiteur allait enfin faire baisser la pression sur leurs marchés domestiques respectifs afin de servir en priorité leur classe moyenne désireuse de consommer plus.

10 ans après, c’est la désillusion. Car si la classe moyenne chinoise a effectivement vu ses effectifs et son pouvoir d’achat progresser, elle reste peuplée d’épargnants précautionneux. Voire même de consommateurs et de futurs retraités que la multiplication des bulles spéculatives (immobilières etc.) a rendus méfiants. Bref… Ils épargnent plus et dépensent moins que prévu.

Alors, les formidables capacités de production de leurs puissantes usines, faute de débouchés suffisants à domicile, sont reparties à l’export.

Depuis, les industriels européens sont nombreux à tirer la sonnette d’alarme. Ils demandent plus de protections tarifaires auprès de l’Union européenne.

Mais la Commission européenne n’est pas les États-Unis où un Président peut déclarer un beau matin qu’il a décidé de monter de 50 % les droits de douane le lendemain. Non. Chez nous, on « ouvre des enquêtes ».

On vous a parlé, il y a deux jours, de celle sur les véhicules électriques. Il y a eu aussi une décision de protection (avec application en 2025 parce qu’il ne faut pas se précipiter quand même) sur les panneaux solaires et les pompes à chaleur. Eh bien maintenant, voici une enquête pour durcir les droits de douane sur l’acide trichloroisocyanurique. Car oui, l’industrie chinoise s’intéresse à des secteurs de plus en plus spécialisés.

La Chine, de son côté, justifie cette expansion par la nécessité de maintenir ses capacités industrielles et d’éviter la fermeture d’usines. Une étude de Goldman Sachs citée par Les Echos révèle l’ampleur de la surcapacité chinoise. Surtout dans les secteurs du solaire et des batteries lithium, où l’offre dépasse largement la demande intérieure, poussant les exportations à des niveaux records.

Certaines voix, écrivent Les Echos, estiment qu’il faudrait, en plus des mesures de protection, capitaliser sur l’expertise technologique chinoise et les inciter à investir pour produire en Europe.

À une époque, on appelait ça des « transferts de technologies ». Ils permettaient d’aider les pays en développement à rattraper leur retard.

Les pays occidentaux les ont tellement bien pratiqués, qu’aujourd’hui ce sont eux qui demandent à en bénéficier.

On en est là…

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