Cette semaine, il a fait froid. Et une quinzaine de nos centrales nucléaires étaient en maintenance (soupire). Si bien que la France a importé de l’électricité. Une électricité qui n’est toujours pas revenue à son prix d’avant crise. Ce qui pose des problèmes à nos industriels, dont la production et le moral ont baissé en janvier. Mais réjouissons-nous ! L’industriel lyonais CARBON a annoncé hier qu’il allait construire une usine géante à Fos-sur-Mer.
Certes, cela ne va pas régler notre problème de souveraineté énergétique à court terme. Mais 5 GW de cellules photovoltaïques vont sortir de cette unité de production dès 2025.
Et c’est une double bonne nouvelle. Car, en plus de nous fournir de nouvelles capacités de production électriques, ces cellules et modules seront made in France. Or, aujourd’hui seuls 3% des panneaux solaires installés dans notre beau pays le sont. La quasi-totalité du reste vient de Chine. Nous l’importons à grands coups de balance commerciale déficitaire et d’émissions CO2 dues au transport.
Avec ses 1,5 milliard d’€ investis, ses 3.000 emplois, le projet de CARBON n’a pas à souffrir de la comparaison avec ses concurrents asiatiques. Il sera le plus grand site de production du genre en Europe. La gigantesque usine s’étendra sur un site de 60 ha.
L’objectif de CARBON est de produire des cellules et des modules fiables, à haut rendement et très bas carbone. Elle a, pour cela, lourdement investi.
Sa démarche d’innovation ne se limite pas à ses produits. Car Carbon est consciente qu’il n’est plus possible de fabriquer en France sans se poser la question de l’impact.
L’usine qui s’apprête à sortir de terre sera donc un modèle de production. Environnement, conditions de travail, intégration paysagère… L’organisation, l’équipement et l’architecture de cette usine en fera un exemple de ce qui se fait de mieux.
Autre information intéressante rapportée par le site Made in Sud : Carbon entend se servir de la phase de concertation publique comme d’un moment d’échange privilégié avec les parties prenantes.
Son Président, Pierre-Emmanuel Martin, semble à mille lieues de redouter cette étape. Elle sert pourtant régulièrement de tribune aux opposants de projets industriels.
Mais ce chef d’entreprise expérimenté entend faire de cette contrainte une occasion de communiquer et d’échanger avec les parties prenantes. Il souhaite miser sur la transparence et la proactivité de sa démarche pour que le territoire s’approprie complètement cette implantation.
Nous suivrons avec plaisir l’avancement de ce magnifique projet sur les réseaux des Forces Françaises de l’Industrie. La posture très ouverte et positive de Carbon et de son patron nous paraît particulièrement intéressante à observer. Si elle fonctionne aussi bien qu’espéré, elle pourrait être un cas d’école en la matière.