On l’a dit à plusieurs reprises ici : La culture industrielle d’un territoire est une donnée clé pour notre réindustrialisation.
Cette vérité apparaît comme une évidence dans l’article des Échos écrit hier par Christine Berkovicius. Intitulé « Chinon, berceau du nucléaire civil, veut pérenniser le miracle », il décrit l’attachement de tout un territoire à son statut de producteur d’électricité nucléaire.
Pour des raisons économiques évidentes : L’activité de la centrale apporte une manne financière à la région.
– Soit directement, en apportant des revenus aux collectivités concernées.
– Soit par tous les emplois, directs ou indirects, que l’activité du réacteur génère. L’article parle de plus de 10 000 personnes qui en vivraient. Et en vivraient bien, car les salaires y sont élevés.
– Soit par les apports connexes à l’activité de la centrale. Notamment en matière d’agriculture, où plusieurs exploitants ont prospéré grâce à la chaleur produite par la centrale. Elle permet des cultures sous serre (tomates, asperges…) toute l’année.
Mais pour des raisons de fierté aussi. Car la centrale a donné les moyens au territoire qui l’a accueillie de rayonner à bien des égards.
– Par un taux de chômage sous les 5 %.
– Par l’organisation d’événements comme un festival de musique qui vient d’attirer 14 000 personnes autour d’artistes de premier plan.
– Par le surnom de « petit Koweït ». « Il n’y a pas une vieille longère à vingt kilomètres qui n’ait pas été rénovée ! » a déclaré le maire de Chinon à la journaliste des Échos.
Et c’est ainsi que, malgré les actions de quelques écologistes très minoritaires, l’ensemble de la population souhaite voir perdurer les activités de la centrale de Chinon. Ils se sont même mobilisés pour obtenir qu’au moins un des EPR annoncés par Emmanuel Macron soit construit chez eux.
On voit donc que la culture d’une région est un facteur important de la réussite d’un projet d’implantation industrielle. L’imaginaire joue un rôle immense dans l’attitude qu’auront les populations locales et leurs élus.
Quand il est positif, c’est tout un territoire qui poussera pour que le projet aboutisse. Comme dans le cas de la mine Imerys, en Auvergne, où le souvenir positif des mines de charbon est ancré dans le cœur des petits-enfants de ceux qui y travaillaient.
Quand, au contraire, l’activité industrielle proposée est méconnue ou fait peur, les opposants du coin ou militants venus d’ailleurs n’auront aucun problème à mobiliser la population contre. Et à faire échouer un projet, vertueux pour la région et la nation ou non.
Voilà pourquoi il faut travailler l’imaginaire, ancrer les projets dans un sens profond. Et y associer les populations environnantes. C’est l’un des sens de l’action des FFI.
Le projet CARBON, qui a su rallier les riverains sur une activité pourtant nouvelle, est également intéressant à étudier. J’en parlerai bientôt.