Hier soir, j’ai lu une étude sur la façon dont l’Europe du Nord est devenue leader de la décarbonation de son industrie.

Publiée sur le site du Ministère de l’Économie et des Finances, elle est sagement intitulée « La tarification du carbone dans les pays nordiques ».

Elle est sérieuse, documentée, chiffrée… incontestable. Autant vous dire que dans un pays qui se passionne pour les délires politiciens du moment, elle risque de passer inaperçue.

Et c’est pour lui donner une chance d’être lue par les esprits querelleurs qui font de la France ce pays singulier, que je me propose de vous en faire une restitution volontairement polémique.

Plissez bien les yeux, c’est parti !

Il y a des pays où les sources d’énergie de l’industrie sont sources d’affrontements idéologiques. Sans rentrer dans le détail de dossiers qui les obligeraient à mettre de la nuance dans leurs propos, les pro et les anti restent le plus souvent dans le dogme et la caricature.

Promettant, s’ils sont élus, de stopper des filières énergétiques pourtant prometteuses (nucléaire hier, ENR aujourd’hui), ils fragilisent des filières industrielles stratégiques qui ont pourtant besoin de temps et de stabilité pour porter leurs fruits.

Il y a des pays comme ça. Et il y a l’Europe du Nord. Cette étrange région traite ces sujets dans le temps long avec un pragmatisme parfaitement accepté par la population. On y pratique « le consensus trans-partisan », « le sens des responsabilités » et « l’efficacité politique ».

Un savant cocktail de ces trois curieuses habitudes leur a permis de considérablement réduire leurs émissions de CO2, tout en restant des pays industrialisés. L’industrie y représente encore entre 18 et 25% du PIB, selon les pays, malgré une forte croissance des services.

Comment ?

– En anticipant les problèmes (je sais, c’est vulgaire).
– En se dotant d’une politique industrielle de long terme (là, on tombe dans le grossier).
– En se donnant les moyens d’y parvenir en adaptant leur fiscalité à leur stratégie industrielle (sans commentaire…).

On peut lire dans cette étude que la taxe carbone y fait des miracles… Parce qu’elle y est appliquée avec intelligence. C’est-à-dire :

– Qu’elle est quasiment nulle pour les industries qui utilisent encore des hydrocarbures mais qui sont sur des secteurs où la concurrence internationale est rude. C’est ainsi que le Danemark a conservé ses cimenteries, même si elles représentent plus de 5% des émissions du pays.

– Qu’elle est importante pour toutes les autres industries carbonées.

– Que les secteurs qui se décarbonent reçoivent, depuis les années 1990, d’importantes subventions et investissements issus de fonds d’investissement dédiés.

Bilan, l’industrie y est prospère et particulièrement en pointe sur des productions stratégiques comme l’acier bas-carbone.

Bref, vous devriez aller lire cette étude. Elle est intéressante.

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