Voilà un nouveau titre bien senti d’un article de L’Express.

Au moment où l’administration Trump met une grosse pression sur les industriels qui vendent aux États-Unis, on y lit qu’il n’est pas si simple de déménager un site de production.

En 2019, Donald Trump et Bernard Arnault inauguraient l’usine Louis Vuitton « Rochambeau » au Texas. Le patron de LVMH avait senti venir la vague protectionniste que nous vivons aujourd’hui. Cet atelier était le symbole de sa volonté de produire localement.

Mais voilà… six ans plus tard, l’enthousiasme a laissé place à une certaine déception, nous apprend le magazine.

L’usine texane s’est heurtée à de nombreux obstacles :

– Le manque de main-d’œuvre qualifiée. Nous en avons parlé lors de la dernière soirée de notre club FFI sur le luxe : Pour qu’un artisan soit autonome, il faut de longues années. Or, aux US, ces savoir-faire sont rares. Il faut donc repartir de la base. La montée en puissance de la production se fait donc bien plus lentement que prévu.

– Ce retard dans le développement du savoir-faire local entraîne près de deux fois plus de gaspillage de matières premières qu’ailleurs. Le niveau d’exigence Vuitton étant le même partout, c’est-à-dire maximum, il y a beaucoup de rebuts. Selon L’Express, Rochambeau serait même classée parmi les sites les moins performants du réseau.

Le niveau d’exigence aurait même généré un important turnover de la main-d’œuvre. Beaucoup d’ouvriers seraient découragés par l’écart entre ce qu’ils savent faire et ce qui est demandé. Et ce malgré des salaires deux fois supérieurs au salaire minimum texan.

Ainsi, des 1 000 emplois annoncés en 2019, seuls 300 ont vu le jour aujourd’hui.

Alors, évidemment, la direction de Vuitton s’inscrit dans le temps long. Cet atelier est là pour rester et atteindre sa vitesse de croisière. Le groupe prévoit d’ailleurs de transférer au Texas des emplois actuellement situés en Californie. Sa stratégie d’implantation locale n’est pas remise en cause.

Une stratégie dont profite aussi la France. Souvenez-vous: L’an dernier, LVMH annonçait qu’une part importante de la production de la marque américaine Tiffany & Co. serait produite à Saint-Dié-des-Vosges, dans sa filiale OREST GROUP.

Alors, c’est pas pour fanfaronner, mais aux dernières nouvelles, la montée en puissance de l’atelier des Vosges se faisait sans accroc.

Trêve de plaisanterie. On peut sourire d’un départ laborieux de la politique tarifaire de Trump. Relocaliser des sites de production n’est pas une petite affaire. Cela prend du temps. Alors utilisons ce temps pour hausser notre niveau de jeu.

Car la pression américaine sur nos industriels est maximale. Ils veulent réindustrialiser à tout prix. Nous avons des atouts pour les contrer. Agissons.

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