Chers amis, à force de pousser pour le financement des industries souveraines, les lignes bougent ! Très vite, même.
Les banques françaises dévoilent aujourd’hui sans honte qu’elles financent l’industrie de la défense. Et qu’elles sont prêtes à faire bien mieux.
Pour Anne Drif, journaliste aux Échos et auteure d’un excellent article sur le sujet, il s’agit d’un véritable « coming out ».
« Après des années de bank bashing sur l’armement et d’attaques contre leurs politiques RSE, les banques françaises dévoilent leurs positions », écrit-elle.
BNP Paribas affiche une exposition de 12 milliards d’euros à l’industrie de défense. Bon, seulement 40 % pour des entreprises françaises. Mais le groupe a participé à des financements majeurs (BAE Systems en 2023 ou Thales en 2020).
En outre, il a arrangé 55 milliards d’euros d’émissions obligataires entre 2022 et 2024, selon Sébastien Dessillons (BNP Paribas CIB). À noter : les investisseurs hésitent de moins en moins à financer la défense. Personnellement, je crois même à un prochain engouement sur le secteur.
Société Générale, quant à elle, consacre 13,6 milliards d’euros à l’aéronautique et à la défense, tout en restant impliquée dans les émissions de dette du secteur.
Crédit Mutuel et le Groupe Crédit Agricole participent aussi aux grandes levées de fonds. Selon son président, Daniel Baal, le Crédit Mutuel assume pleinement son rôle dans l’effort de défense (Les Echos).
Sur la dernière décennie, les banques françaises ont accordé plus de 40 milliards de dollars (Les $, c’est comme des €, mais en plus chic) de financements aux entreprises européennes de défense.
On notera tout de même que leur engagement a diminué de 39 % entre 2023 et 2024.
La Fédération bancaire française relativise cependant cette baisse. Elle insiste sur le fait que les prêts syndiqués ne représentent qu’une fraction de l’activité bancaire en soutien à la défense.
Dans le classement de Dealogic, Société Générale et le Groupe Crédit Agricole dominent le marché des crédits syndiqués et des émissions obligataires. Mais les banques françaises sont à la traîne par rapport à leurs grands concurrents internationaux sur la globalité du financement au secteur.
Un petit effort, alors ?
Reste qu’il faut aussi capitaliser les PME et les ETI sous-traitantes du secteur. Les prêts ne suffiront pas.
Pour cela, les Forces Françaises de l’Industrie sont en train de réunir de nombreux investisseurs. On vous a déjà parlé de Philippe RIVIERE, qui vient de lever 80 millions pour les industries de souveraineté.
Nous avons également structuré un fonds d’investissement dédié aux PME souveraines en compagnie de TYGROW et du groupe Crystal.
Rejoignez-nous, les amis. Il faut continuer à pousser.
Financer la défense n’est plus un gros mot ! Les banques françaises sont prêtes à flécher plus d’argent vers l’industrie militaire.
