C’est le titre d’un article que Léa Delpont a publié dans Les Échos hier. Un article utile et un peu triste, aussi.

La journaliste y décrit le combat presque désespéré des PME françaises du papier qui parviennent difficilement à faire face à la concurrence des multinationales. Ces dernières qui fabriquent beaucoup en France, dieu merci, contrôlent 85 % des capacités de production nationales.

Face à elles, les PME du secteur n’en détiennent que 1%.

Pas de récession, ici. La demande est en hausse. Du fait, notamment, de la fin des emballages plastiques, remplacés par des emballages cartons ou papiers. Cela stimule l’inventivité d’un secteur qui lance sans cesse de nouveaux produits, alors que la production de papier standard baisse, elle.

Dans ce marché qui mute à grande vitesse, il faut donc investir massivement. Ce qui n’est pas à la portée de toutes les PME familiales dont le modèle prévalait il y a encore quelques décennies.

Seules celles qui ont trouvé une niche non encore adressée par un géant s’en sortent.

C’est le cas de la Papeterie Zuber Rieder , rapporte Léa Delpont. Ses étiquettes à bouteilles peuvent résister jusqu’à 24 heures dans un seau à glace.

Ou de la Cartonnerie Oudin, dirigée par Catherine de COLBERT. Elle produit, sur commande, « des recettes, des tailles et des grammages (de papier) adaptés à chaque client ».

Ses 100 salariés travaillent pour des cartonneurs « qui embelliront les feuilles vierges par des imprimés, gravures, dorures ou glaçages afin de fabriquer des coffrets de parfums ou de spiritueux ».

Sans leur créativité, sans leur agilité, ces PME auraient été « avalées par la logique volume-prix qui prévaut dans (cette) industrie ».

Sort qu’ont malheureusement connu les Papeteries Saint-Michel, en Charente. Elles viennent d’être liquidées. L’augmentation des coûts de l’énergie de ces dernières années, encore elle, leur aura donné le coup de grâce.

Face aux grands groupes suédois, espagnols ou américains, quelques ETI qui ont franchi la taille critique résistent mieux.

– Le Groupe Gascogne (1 700 salariés), nous disent les Échos, vient d’investir plus de 200 millions d’euros dans le plus grand cylindre en acier au monde.

– Be Paper (200 millions de CA) ou Rossmann Groupe (900 millions de CA) qui ont misé sur un modèle intégré dans lequel la papeterie n’est qu’un élément de la chaîne de valeur.

– Et bien sûr les Papeteries De Clairefontaine avec 4 500 collaborateurs sur 34 sites. Elles défendent fièrement les cahiers, agendas et le papier pour bureautique, écriture, beaux-arts made in France.

Bref, la taille compte. Il est donc urgent que :
– Les patrons de PME français hésitent moins à ouvrir leur capital.
– Les Français investissent plus dans nos PME afin qu’elles deviennent ETI.

Les FFI ont décidé de réunir ceux qui veulent investir dans le made in France.

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