Cette phrase, tirée d’un article du Figaro du 10 octobre dernier, en dit long sur la stratégie de réduction des émissions de CO2 du gouvernement.
Des ambitieux engagements
Ce dernier souhaite tenir ses ambitieux engagements (moins 55% par rapport à 1990) tout en réindustrialisant. Pour cela, il compte attirer :
- Les innovateurs. Pour concevoir les nouveaux procédés, matières et produits qui décarbonnent l’économie et la consommation.
- Les industriels. Pour produire en respectant nos exigeantes normes écologiques.
- Les financiers. Il nous faut des milliards pour tout cela.
La loi industrie verte va dans ce sens. Votée sans encombre hier, elle s’est même allégée de l’amendement du « Say on #climat ». Il apportait une contrainte administrative aux entreprises françaises qui ne s’appliquait pas aux entreprises étrangères.
Serions-nous en train de sortir de l’ère de la sophistication administrative ?
Bercy justifie ce retrait ainsi : Pour attirer les #investissements massifs dont la naissance d’une #industrie décarbonnée a besoin, il faut une réglementation « attractive, simple et très visible ».
Serions-nous en train de sortir de l’ère de la sophistication administrative ? Nous verrons bien.
L’assouplissement des contraintes administratives portée par cette loi (division par deux du temps nécessaire à la construction d’une #usine, par exemple) est bien vu par les #investisseurs internationaux. Encore faut-il démontrer qu’il fonctionne dans les faits.
L’avancement concret de plusieurs projets importants est là pour rassurer ceux qui voudraient croire aux promesses d’une France qui deviendrait pro-business.
C’est le cas de la « Vallée des #batteries » dans le Nord et de ses gigafactories qui sortent de terre sous nos applaudissements.
Pour montrer que l’État a de la suite dans les idées, il martèle qu’il a tout prévu pour fournir, en masse, une énergie décarbonnée à ces usines. Par :
- Le développement de la production des ENR. On vise toujours la construction des parcs d’éolien en mer et la multiplication par cinq de la capacité photovoltaïque d’ici 2035. Elle sera couplée à la production d’hydrogène qui permettra d’en stocker une partie.
- L’arrivée de 6 nouveaux réacteurs nucléaires (EPR2) et du nucléaire innovant (SMR/AMR).
La mutualisation des risques entre l’État et les acteurs privés
Autre pilier pour attirer les investisseurs : la mutualisation des risques entre l’État et les acteurs privés.
Par exemple, dans le déploiement de parcs éoliens, des appels d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) fixent un prix de rachat de l’électricité produite sur le long terme. Même mécanismes pour la capture et de stockage de #CO2. Cela réduit les risques pour les investisseurs.
Un nouveau fonds de Garantie Électricité Renouvelable (GER) a également été instauré. Il couvre les contrats d’approvisionnement signés entre les producteurs d’électricité et les industriels. Il sécurise jusqu’à 80% des paiements en cas de défaillance du client.
Visiblement, la loi énergie verte n’était qu’une étape. À suivre.