Chers résistants, chères résistantes, chers soutiens.

La tournée des Forces Françaises de l’Industrie dans les agences Laplace(Groupe Crystal ) continue.

Chaque semaine, j’y présente notre fonds FFI Croissance dans une nouvelle ville. J’y croise des investisseurs et des épargnants de tous profils. Tous s’intéressent à ce véhicule qui va investir dans les PME qui produisent sur nos territoires.

La semaine dernière, j’étais à Tours et à Rennes et, comme les fois précédentes.

L’enthousiasme de mes interlocuteurs était au rendez-vous.

Notre travail de sensibilisation pour un fléchage de l’épargne des Français vers l’économie réelle porte ses fruits ! Et ça, c’est une bonne nouvelle.

Conséquence de ce tour de France : Je n’ai jamais pris autant de train qu’en ce moment. En revenant de Rennes, vendredi, j’étais à côté d’une personne qui a passé son trajet plongée dans la lecture de magazines sur le mangement.

Des articles sur le bonheur au travail, sur le stress et ses méfaits. Des avis d’experts, des recettes de gourous s’y succédaient pour expliquer qu’il fallait « lâcher prise », « se détacher », couper les liens avec ces combats qui nous obsèdent. Ceci afin de passer à autre chose, quitte à laisser la place à ceux qui nous la disputent.

Des mots bien doux qui nous invitent à sortir du monde pour ne plus avoir à faire face à ses cruautés ;et nous concentrer sur ce qui nous fait du bien.

Comme ma voisine s’est rendu compte que je m’intéressais à ce qu’elle faisait (je me suis fait gauler en train de lire par-dessus son épaule), elle a engagé la conversation.
« Ça vous intéresse ? »
« Heu… Oui, pardon… J’ai été indiscret… En fait, ça me passionne. »
« Moi aussi. »

Nous avons alors parlé de ses lectures, mais aussi de la polémique du moment au sujet de Julia de Funès. Cette philosophe qui remet en cause ce que proclament les coachs et les gourous du management les plus en vue a récemment défrayé la chronique via une interview qu’elle a donnée au Figaro.

Je ne sais pas si vous l’avez lue ou si vous avez lu les ouvrages de cette auteure (je recommande sa chronique dans L’Express) ? Alors, c’est vrai qu’elle n’y va pas par quatre chemins. Elle bouscule tout ce que nous soufflent les courants RH dominants, leurs consultants et leurs apôtres, dans un style littéraire qui régale ses lecteurs. Pour être déjà intervenu à ses côtés en conférence, notamment il y a quelques années à la REF de Montpellier, je peux en témoigner : Julia parle aussi bien qu’elle écrit. Et son humour fait des ravages, chez ses supporters comme chez ses opposants. Alors évidemment, parfois, elle vexe.

Comme tous les empêcheurs de penser en rond, je la trouve souvent très juste et parfois excessive. Notamment dans ses critiques des coachs. Certes, on croise, dans cette profession, beaucoup d’imposteurs. Mais j’en connais de très bien, devenus coachs pour partager la richesse de leurs expériences opérationnelles passées. Mais comme cette philosophe n’est pas tendre avec leur profession, réflexe corporatiste oblige, ils ne sont pas tendres avec elle… Même quand ils partagent, au fond, nombre de ses points de vue. C’est de bonne guerre.

En attendant, il y a quelques jours, son interview a été largement attaquée par le petit monde du management. On lui a reproché de remettre en cause deux piliers de la politique RH des entreprises d’aujourd’hui : la bienveillance et l’inclusion.

Beaucoup auraient courbé l’échine face à de si violents tirs de barrage. On en a vu des personnalités s’excuser pour échapper au courroux des tenants de la morale qu’ils venaient de choquer. Mais Julia De Funès n’est pas de ceux-là. Cette dame a du courage. Elle a donc répliqué en rappelant qu’elle prônait elle aussi la bienveillance et qu’elle était pour la diversité. Mais qu’elle combattait la complaisance et un conformisme moralisateur qu’on essayait trop souvent, par facilité, de leur substituer.

Equipe des FFI
L’équipe des Forces Françaises de l’Industrie à la sortie d’un séminaire de co-construction de la stratégie d’inclusion.

Cette opération de contrefaçon nuit, de son point de vue, à l’exigence, à la prise d’initiatives, au dépassement de soi. Des éléments sans lesquels on ne peut entretenir la culture d’excellence dont ont pourtant besoin les entreprises qui veulent rester performantes.

Arrivé à Paris, j’ai salué ma voisine de train et suis allé directement au MIF Expo-le salon du made in France à la Porte de Versailles. Cet événement majeure de la communauté du fabriquer en France est emmené par une autre femme courageuse : Fabienne Delahaye.

Je m’attendais à voir des mines abattues par la nouvelle des fermetures d’usines automobiles et des tartufferies budgétaires d’une Assemblée Nationale transformée en garderie pour enfants agités.

Salon Made in France

Ce fut tout le contraire. Sur chaque stand, j’ai croisé des chefs d’entreprise gonflés à bloc. Beaucoup des membres FFI que j’y ai vus ont souffert ces derniers mois, mais l’affluence d’un public qui veut consommer du Made in France les galvanisait. Chez Duralex® SCOP SA , chez MAISON DECALE chez Bleu Blanc Ruche , à la MANUFACTURE DE PARAPLUIES DE CHERBOURG le discours était le même : On vend deux fois plus que l’an dernier. Les clients sont là, chaque année plus nombreux.

Mes amis, notre combat fait bouger les lignes ! Nous sommes en train de gagner la bataille de l’opinion sur le Made in France et sur l’industrie française. Ces fiers entrepreneurs et leurs équipes se battent bec et ongles. Malgré les choix absurdes de politiques qui préfèrent taxer que réformer, ils le font. Ils le font malgré le peu de fonds disponibles pour financer leur croissance (notre fonds va y remédier).

Ils méritent qu’on salue leur pugnacité qui leur fait vivre des nuits blanches, perdre l’appétit, quitter plus souvent que de raison leur foyer familial pour courir les salons et convaincre les clients.

Le soir, je suis rentré chez moi. Je me suis remémoré les lectures de ma voisine qui voulait ralentir, lâcher prise, se détacher… Alors, machinalement, j’ai rouvert « Les Châtiments » de Victor Hugo, jusqu’à trouver l’un de mes poèmes préférés.

Peut-être que ceux qui n’aiment pas Julia de Funès s’inclineront plus facilement face à ce monument. Le voici.

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont

Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front.

Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime.

Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime.

Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,

Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.

C’est le prophète saint prosterné devant l’arche,

C’est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche.

Ceux dont le cœur est bon, ceux dont les jours sont pleins.

Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.

Car de son vague ennui le néant les enivre,

Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.

Inutiles, épars, ils traînent ici-bas

Le sombre accablement d’être en ne pensant pas.

Ils s’appellent vulgus, plebs, la tourbe, la foule.

Ils sont ce qui murmure, applaudit, siffle, coule,

Bat des mains, foule aux pieds, bâille, dit oui, dit non,

N’a jamais de figure et n’a jamais de nom ;

Troupeau qui va, revient, juge, absout, délibère,

Détruit, prêt à Marat comme prêt à Tibère,

Foule triste, joyeuse, habits dorés, bras nus,

Pêle-mêle, et poussée aux gouffres inconnus.

Ils sont les passants froids sans but, sans nœud, sans âge ;

Le bas du genre humain qui s’écroule en nuage ;

Ceux qu’on ne connaît pas, ceux qu’on ne compte pas,

Ceux qui perdent les mots, les volontés, les pas.

L’ombre obscure autour d’eux se prolonge et recule ;

Ils n’ont du plein midi qu’un lointain crépuscule,

Car, jetant au hasard les cris, les voix, le bruit,

Ils errent près du bord sinistre de la nuit.

Quoi ! ne point aimer ! suivre une morne carrière

Sans un songe en avant, sans un deuil en arrière,

Quoi ! marcher devant soi sans savoir où l’on va,

Rire de Jupiter (précision de la rédaction : il ne parlait pas d’Emmanuel Macron, là) sans croire à Jéhovah,

Regarder sans respect l’astre, la fleur, la femme,

Toujours vouloir le corps, ne jamais chercher l’âme,

Pour de vains résultats faire de vains efforts,

N’attendre rien d’en haut ! ciel ! oublier les morts !

Oh non, je ne suis point de ceux-là ! grands, prospères,

Fiers, puissants, ou cachés dans d’immondes repaires,

Je les fuis, et je crains leurs sentiers détestés ;

Et j’aimerais mieux être, ô fourmis des cités,

Tourbe, foule, hommes faux, cœurs morts, races déchues,

Un arbre dans les bois qu’une âme en vos cohues !

Victor Hugo juste après qu’on lui ait demandé si sa voiture était fabriquée en Chine. Faut pas trop rigoler sur ces sujets avec lui.

Chers compagnons de marche pour le Made in France. Dans la nuit, dans le froid, la peur aux tripes, la faim au ventre, je sais ce que vous vivez. Nous sommes à vos côtés.

Ensemble, nous savons qu’il faut traverser maintes douleurs, provoquer maintes fois la chance et braver mille dangers pour réussir.

Plus tard, on appellera « privilège » ce que vous avez gagné. On doutera de vos mérites. On parlera de chance, d’injustice. Qu’importe. Laissons-les dire. Car personne ne parviendra jamais à gommer la fierté qu’apportent vos victoires. Qu’elles soient petites ou grandes, elles sont vôtres pour toujours.

Haut les cœurs ! On va gagner !

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