Selon son auteur, Thibault Marotte, malgré les engagements pris par les chefs d’État européens lors d’un sommet au Portugal il y a 24 ans, nous nous sommes fait complètement distancer par les États-Unis.

La promesse d’alors était d’investir 3 % du budget de l’UE dans l’économie de la connaissance. Ceci pour « Devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde ».

Après plus de deux décennies, force est de constater qu’on est loin du but. Les investissements UE plafonnent à 2,3 % du PIB contre près de 3,5 % aux US.

Bilan, non seulement nous n’avons pas distancé l’Amérique… Mais, alors que nous faisions à peu près jeu égal avec elle avant la crise financière de 2008, elle nous a complètement distancés.

Le PIB par habitant américain fait aujourd’hui près du double de celui du vieux continent. Et, chaque année, la productivité américaine creuse un peu plus l’écart avec la nôtre.

Par ailleurs, certaines décisions européennes, comme l’interdiction des voitures thermiques, risquent d’empirer les choses. Elles soumettent en effet des champions européens jusque-là incontestés, à la concurrence chinoise, leader sur les technologies électriques.

Cette concurrence, alliée à la pression énergétique appliquée par la Russie, fait vaciller l’industrie européenne. Alors que celle des USA résiste, au contraire.

Notamment parce qu’elle rebondit mieux au lendemain des crises, précisent les Échos.
– Parce qu’elle prend plus rapidement les décisions difficiles qui s’imposent.
– Mais aussi parce que l’État américain lui apporte un soutien plus réactif et plus massif qu’en Europe. Vous avez dit ultra-libéralisme américain ? Mauvaise pioche !

Selon Catherine Mathieu, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, interrogée par les Échos : La culture américaine du risque tranche avec les précautions européennes jusque dans les décisions de l’État.

La vitesse de décision et la simplicité des dispositifs outre-Atlantique tranchent avec ce que Markus Beyrer de BusinessEurope, interrogé par les Échos, appelle le « tsunami réglementaire » européen.

Un tsunami accusé de nous empêcher de fabriquer des champions européens capables de rivaliser avec les géants américains ou chinois. Le refus de la Commission de voir se rapprocher Alstom et Siemens en est le souvenir le plus cuisant.

La faiblesse des marchés de capitaux européens, enfin, conduit beaucoup des entreprises européennes les plus performantes à aller se financer aux États-Unis. Nombre d’entre elles finissent par y déménager.

L’Europe, conclut le journaliste, sous l’impulsion de l’Allemagne et de la France, semble enfin avoir pris conscience de cet état de fait.

Mais, comme le rappelle un conseiller de l’Élysée « Cela fait vingt ans que l’on parle de ce sujet. Il faut maintenant avancer. »

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