Le grand quotidien économique nous apprend que l’usine Cotelle, 120 ans d’âge, est menacée de fermeture. Le groupe Colgate-Palmolive envisage sa fermeture si aucun repreneur ne se manifeste.
L’usine de la Ville de Rillieux-la-Pape, est le dernier bastion de la marque Javel Lacroix en France. Elle emploie 104 travailleurs. Il est question de transférer la production à un sous-traitant anglais, McBride, dont la rentabilité du site serait supérieure.
Le choix qu’a fait la direction de devenir mono-produit est pointé par les syndicats comme la cause de cette baisse de rentabilité. Mais l’argument ne remet pas en cause la décision du groupe.
Revoilà donc cette impression de déjà-vu. Les fermetures d’usines en France, c’est toujours un peu la même histoire.
Parce que nous, citoyens, n’investissons pas suffisamment dans nos outils de production, les entreprises d’autres pays le font à notre place.
Et c’est ainsi que des marques et des sites de production emblématiques sont jetés dans les bras d’investisseurs étrangers. Beaucoup d’entre eux se comportent en actionnaires responsables. C’est le cas chez Novacel que notre club FFI va visiter le 26 mars prochain en la Ville de Château-Thierry.
D’autres ont une logique bien plus prosaïque. Et quand, pour des choix internationaux, ces groupes ferment les usines achetées, il nous reste nos yeux pour pleurer.
À chaque fois, les syndicats contestent. Le personnel de l’usine de Lacroix est en grève pour tenter de sauver ce qui peut l’être.
À chaque fois, des élus locaux se battent pour éviter ces catastrophes. Ici le maire de la ville, Julien SMATI dénonce « une approche strictement financière aux dépens de la souveraineté industrielle française ».
Mais voilà… Qui doute une seule seconde qu’un groupe américain ne va pas chercher à optimiser sa rentabilité ? Ses actionnaires sont les fonds de retraite qui veulent servir les meilleures pensions possibles aux employés qui ont cotisé toute leur vie chez eux.
Les Américains ont un système de retraite bien moins solidaire que le nôtre : par capitalisation. Mais c’est lui qui fait la puissance de la finance américaine. C’est ainsi qu’elle peut acheter des entreprises partout dans le monde.
Et c’est parce que nous n’avons pas de quoi répliquer que les décisions de bien des entreprises de nos régions se prennent loin de chez nous. Par des gens qui n’ont pas développé de liens affectifs et humains avec les territoires dans lesquels ils sont implantés.
Il serait temps, chers compatriotes, d’investir massivement dans nos entreprises. Il serait temps de demander à nos gouvernants de mieux flécher notre épargne vers l’investissement dans l’économie réelle.
Il serait temps que nous, Français, nous réconcilions avec la finance et redevenions souverains en la matière. Être maître de son destin, ça ne se décrète pas. Cela se gagne avec de l’investissement et du travail.