Chères résistantes, chers résistants, chers soutiens.
Nous avions l’intention de vous souhaiter plein de choses positives pour 2025. Mais le monde a tellement changé ces derniers mois…
Alors que nous la croyions en phase de réindustrialisation, la France a recommencé à fermer plus d’usines qu’elle n’en ouvrait. Sans doute voulait-elle tellement décarboner son industrie qu’elle en a oublié sa productivité. C’est vrai que c’est moins chic d’optimiser ses coûts de production que de déployer des politiques RSE ultra positives, mais visiblement, les clients ont choisi (ils veulent un meilleur rapport qualité-prix) et les investisseurs aussi (ils veulent un meilleur retour sur investissement).
Du coup, les usines qui se ferment chez nous, s’ouvrent aux États-Unis. L’IRA de Biden avait commencé à faire le boulot en offrant une énergie pas chère et des montagnes de subventions à ceux qui produisaient made in America. La révolution Trump qui se profile, à force de coupes dans les dépenses publiques, d’allègements fiscaux, de contraintes ESG et de taxes douanières, risque d’enfoncer le clou. (Attention : grosse blague dans l’image qui suit).
Quant aux Chinois, ils n’ont rien perdu de leur dynamisme. Déjà archi-leaders dans bien des domaines, ils s’apprêtent à mettre la main sur le marché automobile européen qui vient de se saborder à coups de directives européennes (fin des moteurs thermiques après 2035). Il nous faudrait réagir rapidement et vigoureusement. Malheureusement… la France est entrée en crise politique.
Donc, si on ajoute le fait que n’importe qui peut maintenant produire des images de philosophes qui portent des chapeaux FFI grâce à l’intelligence artificielle, il y a de quoi déprimer.
Mais voilà, aux Forces Françaises de l’Industrie, nous sommes d’incurables optimistes !
Alors, on continue à y croire que la France a tout pour réussir et qu’à condition de nous serrer les coudes, on va pouvoir à nouveau étonner le monde. Bon, je reconnais que la répétition des dîners arrosés et des dîners festifs de la dernière quinzaine est sans doute pour quelque chose dans notre incompréhensible bonne humeur. Mais, comme le disait Gainsbourg, l’alcool ne fait pas tout.
Alors, pourquoi sommes-nous donc pleins d’espoir ? Parce que la France n’est pas un pays qui se réforme par beau temps. Trop occupée à se diviser en polémiques diverses quand rien ne presse, elle ne prend ses grandes décisions que quand la tempête fait rage.
Chez nous, les plaques tectoniques de l’évolution humaine ne glissent pas. Parce que ces glissements demanderaient des évolutions continues, le renoncement à des acquis, de petits arrangements et sacrifices partagés et un dialogue sincère et transparent entre interlocuteurs de confiance.
Non. Notre tectonique à nous, c’est le tremblement de terre. Comme on n’est pas toujours réalistes, on ne réforme rien en profondeur, ou pas grand-chose. On espère simplement que le modèle va tenir. Dans nos esprits, il y aura toujours un État au chéquier magique, ou une catégorie de profiteurs (les autres) pour payer la facture. Jusqu’au tremblement de terre. Par conservatisme, nous n’aimons pas les évolutions. Alors, on fait des révolutions. On en est fier, même.
Et quand ce ne sont pas des révolutions véritables, ce sont des quasi-révolutions. Souvenons-nous que de Gaulle a récupéré le pouvoir des mains de généraux ayant fait sauter les paras sur la Corse et menaçant de le faire sur Paris si on n’en finissait pas avec l’inefficacité de la IVe République et de son régime parlementaire.
Alors, quand on observe la situation actuelle avec le recul que nous donne la grande tradition politique française, on peut se dire, sans vouloir paraphraser un animateur d’émission de téléréalité de la décennie précédente que « Le Changement, ça va être maintenant ». Ou du moins pour bientôt.
J’en reviens maintenant à mon titre. « Quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir ».
Sénèque opposait la volonté à l’espérance. Vouloir, c’est se décider en vue de l’action. C’est-à-dire appliquer notre espoir de changement à des choses qui dépendent de nous, sur lesquelles nous avons en main les leviers de changement. Espérer, c’est mettre de l’espoir sur des sujets qui ne dépendent pas de nous. C’est-à-dire des grandes (ou petites) causes lointaines, dont on peut discuter autant qu’on veut, mais de façon stérile.
En France, on polémique trop sur plein de sujets qui ne sont pas au cœur de nos enjeux. Et on ne passe pas assez de temps à vouloir, c’est-à-dire à agir pour de vrai. Nous, entrepreneurs, ne nous impliquons souvent pas assez dans les cycles de décision politiques qui feront les lois, les règlements et les contraintes qui nous impacteront. Et après, on râle.
Voilà pourquoi, chères résistantes, chers résistants, nous vous proposons de nous mêler collectivement un peu plus de ce qui nous regarde. On n’a pas tous le temps de mettre notre nez partout ? Et bien alors faisons-le ensemble ! Et travaillons à un grand projet collectif réalisable pour de vrai : Refaire de la France, un pays qui produit.
Un pays qui produit, qui cultive, qui construit, qui invente… Afin de relancer l’ascenseur social, de financer nos solidarités, d’intégrer plus facilement, de décarboner notre consommation.
Cela fait maintenant 5 ans que nous travaillons à ce projet. Nous avons d’abord lancé notre club qui avait pour vocation de fédérer tous ceux qui veulent participer au redressement de la France par la relance de nos capacités de production.
Très vite, on s’est rendu compte qu’il fallait se serrer les coudes pour créer ensemble, via ce club, ce qu’il manquait à l’industrie et qu’aucun d’entre nous n’avait le temps ni les moyens de créer et d’animer seul. Nous sommes donc devenus média, plateforme d’entraide, club d’investisseurs, organisateur d’événements au service du networking industriel. Nous avons récemment reçu pas mal de renforts de la part de marques, d’industriels ou d’investisseurs qui croient en notre projet. Cela nous permettra de continuer à renforcer nos axes existants. Mais aussi d’aller un peu plus loin.
Car la France ne serait pas la France sans son État, ses collectivités, ses politiques, ses institutions… Il n’est pas question de se substituer à eux. Mais on peut travailler selon des méthodes qui nous permettront de mieux nous faire entendre d’eux. Afin que nos propositions passent plus vite et puissent influencer plus facilement les élus qui veulent savoir ce qu’il faut faire pour aider concrètement ceux qui travaillent sur le terrain, ceux qui produisent, ceux qui entreprennent.
Nous allons donc animer, en plus de nos actions déjà installées, des ateliers regroupant des industriels, des financiers, des économistes, des juristes, des experts, des politiques… On en sortira des conclusions, des livres blancs, des articles, des ouvrages qu’on mettra en librairie, qu’on présentera sur les plateaux de télé… Le tout sera adressé aux politiques de bonne volonté, quelle que soit leur étiquette. Ceux qui se sentiront de porter, à l’Assemblée et au Sénat, la voix de l’industrie pourront profiter de nos travaux.
Si vous voulez joindre ces réunions, faites-nous signe. Quant au reste, on continue.
On continue à lever des fonds pour les PME made in France via notre fonds FFI Croissance et nos autres véhicules de financement.
On continue, via la Meute FFI, à réunir des professionnels des services à l’industrie pour constituer une base de partenaires de qualité capable de faire que les industriels pourront croître plus vite ou mieux résister aux tempêtes qui s’annoncent.
On continue à vous recevoir, lors de nos événements, dans les locaux de partenaires qui veulent participer à la réindustrialisation. Prochaine soirée FFI le 14 janvier au siège de l’Afnor. Inscription ici. On vous présentera nos voeux et serons accompagnés de nos amis d’ Origine France Garantie, de leur fondateur Yves JEGO et de beaucoup d’autres personnalités du made in France.
Nous allons reprendre la marche en avant des FFI en région en redynamisant certaines de nos antennes, en ouvrant de nouveaux clubs, le tout sur un concept plus militant, plus professionnel offrant plus de networking, d’attention et d’opportunités à chaque membre.
C’est ainsi que nous continuerons à croître afin que la voix des FFI porte toujours plus haut les valeurs de l’entrepreneuriat industriel et l’amour de nos régions et de leurs productions.
Et d’ailleurs, tout cela commence demain avec notre prochaine FFI Académie. Plus d’info ici. Thomas Huriez et Philippe RIVIERE, deux entrepreneurs iconiques du made in France nous parlerons de leur parcours.