C’est le titre de la nouvelle tribune d’Olivier Lluansi dans Les Echos d’hier. L’animateur du Lab des Forces Françaises de l’Industrie, qui vient de réaliser une mission ministérielle sur la trajectoire industrielle de la France à 2030, y propose des solutions pour réduire l’immense déficit commercial de la France. 100 milliards d’€, dont 60 pour les seuls biens manufacturés.

L’angle de sa tribune est à la fois intéressant et inhabituel.

Intéressant parce qu’il y propose des solutions pratiques et rapidement opérationnelles.

Peu habituel car le sujet de notre déficit est souvent abordé sous le seul angle de l’insuffisance de nos exportations.

Si cet expert de l’industrie reconnaît qu’éliminer ce déficit passera effectivement par ce chemin, il considère qu’il ne faut surtout pas oublier d’activer une autre option. Celle qui consiste à organiser notre système productif pour qu’il nous permette de moins importer.

La réduction de nos dépendances vis-à-vis de l’étranger est à ce prix. Elle passera par une mise en valeur du made in France, meilleur allié de notre souveraineté et de la réduction de notre empreinte environnementale.

Elle comporte trois axes principaux :

1. L’augmentation de la part de produits « made in France » dans les achats publics. Cette dernière est aujourd’hui moins patriote que la consommation des ménages. Et, si les textes européens tendent à empêcher la préférence nationale en la matière, Olivier Lluansi constate que nos voisins n’hésitent pas à les contourner. Via des approches administratives astucieuses (spécifications techniques, critères d’attribution environnementaux). Il est ainsi possible de favoriser les produits français, tout en respectant les règles européennes. Cela permettrait de générer plus de 15 milliards d’euros d’achats de produits français supplémentaires.

2. Encourager les achats stratégiques interentreprises. Rapatrier 15 % de ce type d’achats réalisées par nos industriels à l’étranger serait réalisable. Ceci à condition de documenter la valeur des achats de proximité pour inciter les entreprises à absorber le surcoût made in france.

3. Le dernier axe de cet effort national est bien connu de notre communauté. Inciter les consommateurs à s’engager davantage dans la consommation fabriquée en France.

En la matière, Olivier est réaliste. Les Français les plus modestes auront du mal à produire cet effort. Leur pouvoir d’achat ne leur permettant pas de consentir à des achats souvent plus chers par pur patriotisme.

C’est pourquoi il suggère que ce soit plutôt les 30 % de ménages à fort pouvoir d’achat qui fassent l’essentiel du chemin. Selon lui, 150 à 350 euros par an de dépenses supplémentaires par individu ciblé pourraient générer encore 15 milliards d’euros de production nationale.

La combinaison de ces leviers réduirait significativement notre déficit, renforcer notre souveraineté et dynamiser notre renaissance industrielle.

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