La France est-elle encore une puissance agricole pour longtemps ? Quand on regarde notre balance commerciale d’intrants, on peut en douter.
« À l’époque de mes parents, nous étions autosuffisants. Nous exportions même. Mais en 40 ans, l’industrie du secteur s’est effondrée. Aujourd’hui, nous importons quasiment tout ce que nous utilisons dans les champs, les vignes ou les vergers. Produits phytosanitaires, engrais, nutrition animale. »
C’est pour lutter contre cette réalité que Samuel a créé Fénix Evolution.
Son entreprise récupère les rebuts issus de la production fruitière. Des fruits déclassés, cousins méconnus des fameux légumes moches. Ils sont alors transformés en ingrédients agro-alimentaires.
À la différence de nombreux cadres de multinationales en overdose de réunions, Samuel n’a aucun mal à trouver du sens à son travail. Son action est doublement utile :
– Elle débarrasse agriculteurs, coopératives et centres de tri de déchets coûteux.
– Il en fait sa matière première.
Bel exemple d’économie circulaire, n’est-ce pas ?
Fenix Evolution parvient même à valoriser ses propres déchets (le marc de fruit). Elle a mis au point un procédé biotechnologique qui accélère le développement de bactéries au fort pouvoir biostimulant. Elles développent la vie du sol, le rendant plus nourricier pour les plantes qui y prospèrent.
L’idée de créer cette entreprise lui est venue alors que Samuel travaillait dans la communication. Un jour, chez l’un de ses clients, il découvre une mystérieuse machine capable de trier les molécules de sucres et de composer des mélanges sur mesure adaptés aux différents besoins des industriels et consommateurs.
Samuel passe alors un accord avec le propriétaire de la machine et se met à son compte. Mais, ne disposant pas de sa propre unité de production, il doit subir les humeurs et les contraintes imposées par ses fournisseurs. Samuel envisage alors d’ouvrir sa propre usine. Sans en avoir la compétence, ni le début du commencement du financement.
Heureusement, la chance sourit toujours aux audacieux. Parti en quête d’une équipe, il rencontre Martine Meurens. Membre d’une famille belge déjà présente sur des activités connexes, elle dispose de l’expertise et du réseau nécessaires pour faire de ce projet une réalité.
En mars dernier, les deux associés partent en quête de 14 M d’€ pour financer leur usine. Une somme qui n’a pas impressionné une seconde l’entrepreneur de 29 ans.
Aujourd’hui, Samuel a déjà sécurisé 13 M.
Son sourire en coin que vous voyez sur la photo ne vient pas de nulle part. Au moment où je l’ai prise, il venait de me poser la question : « Les FFI ne sont pas capables de me trouver quelques personnes pour financer le reste ? Ça me ferait plaisir d’avoir de vrais militants de la réindustrialisation comme associés. »
Chiche ! Si on se mettait à quelques-uns pour étudier son projet ?