C’est pourtant l’une d’elles qui organise le plus grand rassemblement d’industriels de France. Le 8 mars dernier, j’ai reçu quelques reproches pour ne pas avoir dénoncé le complot patriarcal à l’œuvre dans l’industrie.
« Le mâle blanc que je suis n’a aucune légitimité à prendre la parole lors de la journée internationale des droits des femmes », me suis-je alors justifié.
Depuis, j’ai réfléchi.
Bien entendu, aux FFI, on aime les résistants. Celles et ceux qui percent les lignes, qui ouvrent les voies et qui, ce faisant, inspirent les autres. Et il y a bien des femmes qui pourraient incarner ces glorieux personnages dans les métiers de production.
Mais on fait une différence entre les résistants de 1941 et ceux de 1946.
Les premiers ont risqué leur vie dans la clandestinité. Leur combat se faisait bien loin des caméras.
Les seconds se sont contentés de camper des postures faciles quand il n’y avait plus le moindre risque à embrasser la cause. Ils sont généralement les plus vindicatifs. Pointant du doigt les uns, dénonçant les autres, ils exigent plus de contraintes et de fermeté envers ceux qui ne joueraient pas le jeu.
Aux FFI, nous ne voulons pas être de ceux-là. Nous assumons le fait de n’être que les modestes troubadours chantant les louanges des industriels qui, eux, se battent.
Voilà pourquoi on a oublié de se réveiller pour aller à la messe du 8 mars. Et voilà pourquoi on préfère, tout au long de l’année, avoir un discours positif. Un discours qui met en valeur celles qui s’engagent pour de vrai, loin des caméras, pour que rayonne notre secteur productif national.
Hier, nous vous présentions le magnifique parcours entrepreneurial de Marion GOILAV. Aujourd’hui, nous saluons l’immense travail accompli par Julie Voyer.
Vous ne connaissez Julie que si vous avez participé à l’incroyable événement qu’était GLOBAL INDUSTRIE.
C’est elle et son équipe (salutations à Marie-France Pioche (Radenez)) qui organisent depuis des mois les prises de parole, la promotion du salon. Elles discutent avec les décideurs, les exposants, les officiels, les autorités.
Elles ont donné à ce rassemblement l’image que l’industrie devrait avoir dans toutes les têtes :
– Celle d’un secteur innovant, inventif, créatif. Il y avait quelque chose de magique à voir l’habileté de certaines machines, l’agilité des robots, l’inestimable saut que l’intelligence artificielle leur fait faire.
– Celle d’un secteur ouvert. Aux femmes et aux jeunes qui veulent bien prendre la peine de pousser ses portes. Pour y faire des métiers bien payés, dans des entreprises qui offrent des carrières évolutives.
– Celle d’un secteur utile. Pour notre souveraineté. Pour financer nos solidarités. Pour aider l’école à fabriquer des citoyens responsables et intégrés.
Tout cela, GLOBAL INDUSTRIE l’a montré avec brio. Alors bravo à Julie et son équipe. Vous nous avez rendus fiers !