On en parlera ce soir au dîner mensuel des FFI à Paris (inscription sur notre site).
Mais de nouvelles voix s’élèvent contre la complexité de notre système administratif. Cette fois, ce sont celles des patrons des trois principaux énergéticiens français.
Réunis par le colloque annuel de l’Union Française de l’Electricité (UFE), ils constatent une baisse de la demande d’électricité :
– Pour de bonnes raisons. Les pratiques plus sobres gagnent ménages et entreprises.
– Pour de moins bonnes raisons. La crise économique actuelle fait tourner les usines françaises à 75 % contre 82 % habituellement.
Cette baisse de la demande fait également chuter les prix, peut-on lire dans l’article de L’Express : « Énergie : « En France, les mêmes erreurs se répètent… ».
Moins en France qu’ailleurs, souligne Anne Lapierre, qui a longtemps siégé au conseil d’administration de France renouvelables. Parce que l’État en a profité pour taxer plus l’électricité. Mais, prévient-elle, les prix vont repartir à la hausse si on ne construit pas rapidement de nouveaux moyens de produire une électricité bon marché.
Or, et c’est là où les deux articles convergent : L’enfer réglementaire français, combiné avec l’instabilité des comportements de notre État, ralentit l’augmentation de nos capacités de production d’ENR.
« Le premier frein à la décarbonation de l’industrie, ce sont les procédures », a estimé le PDG d’EDF cité par Le Figaro.
« En France, on sait rénover Notre-Dame de Paris en cinq ans (…) construire des centrales nucléaires, mais on ne sait pas gérer des petits projets dans les ENR. La loi d’accélération des renouvelables a tout ralenti, en ajoutant des comités là où il n’y en avait pas », a ajouté Patrick Pouyanné.
Conséquence ? À ce jour, TotalEnergies a installé dix fois plus de capacité de production d’ENR en Allemagne qu’en France.
Cela a des répercussions sur bien des marchés, notamment sur le développement de la filière hydrogène.
Anne Lapierre rappelle que l’hydrogène vert français est ainsi six fois plus coûteux que l’hydrogène gris (produit via énergie fossile). Et les aides d’État ne compensent que 7 % de l’écart.
« Il n’y a pas besoin de boule de cristal pour prédire l’échec de ce marché. »
D’autant que des pays comme le Maroc font, eux, tout ce qu’il faut pour devenir des leaders de ce marché en développement.
« Au sud du Maroc, dit Anne Lapierre, un million d’hectares vont servir à développer des projets autour de l’hydrogène (…). Le coût du kWh électrique y sera très bas du fait de la présence d’immenses fermes éoliennes et solaires. »
Bref, entre une France empêtrée dans sa passion pour les normes et les règlements et des pays qui investissent massivement pour valoriser leur espace et leur ensoleillement… Devinez qui va gagner la course ?
Chers députés, on le simplifie quand, notre machin ?