On savait que le discours antinucléaire avait pris du plomb dans l’aile lors de la crise énergétique de 2022. Une succession d’événements vient d’enfoncer le clou, dans l’indifférence générale.

C’est Ebba Busch, vice-première ministre suédoise, qui ouvrit le bal en déclarant le 13 décembre : « Je suis furieuse contre les Allemands. »

Elle pointait ici l’inefficacité de leur politique énergétique qui, sortant du nucléaire, privait le pays de 22 GW. « Sans ce socle, peut-on lire dans un article de L’Express écrit par Sébastien Julian, l’Allemagne devient très dépendante des énergies renouvelables. »

Or, n’étant pas pilotables, ces dernières obligent l’Allemagne, quand le vent ne souffle pas et que le soleil se couvre, à :
• Importer massivement de l’électricité en provenance de ses voisins, ce qui fait monter les prix chez ces mêmes voisins. Ainsi, prendre une douche dans le sud de la Suède a pu coûter, certains jours, 265 fois plus cher qu’à l’accoutumée.
• Rallumer ses centrales à charbon. Le 27 décembre, l’Allemagne a ainsi émis 12 fois plus de CO2 que la France.

Il y a deux ans, Thinkerview avait organisé un débat entre Gilles Babinet et un malheureux représentant de Greenpeace. Dominé de haute main, ce dernier tenta de contrer les arguments de Gilles Babinet en exposant la théorie du « foisonnement ».

Prônée par l’écologie politique, elle consiste à créer des surcapacités d’ENR dans toute l’Europe afin de compenser le manque de vent qui peut toucher une région, par les surplus de production électrique venant d’une autre.

Gilles Babinet avait prédit la catastrophe allemande en rappelant à son interlocuteur :
• Qu’il arrive fréquemment que le vent ne souffle pas sur de larges parties d’Europe.
• Que les interconnexions entre pays n’étaient pas encore prêtes.
• Que le tout allait coûter des fortunes qu’on ferait mieux d’investir dans nos centrales nucléaires qui, elles, ont une production prévisible, pilotable.

Ce discours était courageux, car la morale de l’époque n’aimait pas l’entendre. La France osait alors à peine défendre son modèle nucléaire face à la morgue de ses voisins. Et certains de ses partis politiques ont même failli convaincre son peuple qu’il fallait en sortir.

La nuit du 27 a rappelé que le Dunkelflaute était bien plus fréquent que ne voulaient bien l’avouer ceux qui ont bâti le modèle énergétique allemand. Ce phénomène climatique qui laisse l’Allemagne sans vent a eu lieu 160 fois entre 2010 et 2016, rappelle l’Express. « Avec chaque année, un épisode prolongé de vents faibles durant dix à quatorze jours. »

La fréquence de ces pénuries fit dire à Ebba Busch qu’elle regrettait la fermeture de 50 % de son parc nucléaire voulu par l’alliance sociaux-démocrates verts.

Quelques jours plus tard, EDF raccordait son premier EPR au réseau électrique français. Malgré 12 ans de retard, elle a bien fait de résister aux Cassandres.

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