Ce jovial bordelais qui développe seul son activité de conseil en entreprise est à la tête du club FFI Aquitaine Bordeaux depuis un an. En quelques mois, Gilles Mathelié-Guinlet a su insuffler une véritable dynamique et fédérer une communauté autour de lui. Interview à la veille du nouveau dîner qu’il organise ce mercredi 29 juin.
- Les Forces Françaises de l’industrie : Gilles, pouvez-vous vous présenter en quelques mots :
- Gilles Mathelié-Guinlet : Palois d’origine, je suis devenu bordelais de coeur en 2001. Je suis un vrai gars du Sud-Ouest, très attaché à mon territoire aquitain ! J’ai monté il y a trois ans un cabinet de conseil qui s’appelle Talents et Horizon Conseils à Bordeaux. J’accompagne les entreprises, PME- ETI dans leur développement et dans leur stratégie en rapport à tout ce qui a trait à la RSE et à la réduction de leur empreinte carbone. C’est comme cela que j’ai découvert les FFI dont je suis devenu l’ambassadeur régional en juin 2021.
Permettre aux chefs d’entreprise de se sublimer
- Les FFI : quelle était votre activité auparavant ?
- GM-G : J’ai une formation de juriste en droit public. Dans une première vie professionnelle, de 2000 à 2017, j’ai été représentant patronal. Je travaillais pour plusieurs organisations que j’accompagnais au niveau national et européen dans le monde des transports routiers. Après l’échec de l’écotaxe, j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour de la question. De plus, j’évoluais dans un monde très politique, et je n’étais plus forcément toujours en phase avec ma direction. Mon départ a été compliqué. Si nous avions pu être d’accord sur le fond, nous ne l’avons pas été sur la forme. J’ai subi d’énormes pressions pendant plusieurs mois qui m’ont amené à un burn-out. J’ai d’abord songé à lancer une rôtisserie haut de gamme avec l’ambition de mettre en avant les produits et le savoir-faire de notre production agro-alimentaire du Sud-Ouest. Il m’a manqué des fonds. Après un bilan de compétence, je me suis aperçu que mon univers était celui des réseaux pour accompagner le monde de l’entreprise, avec une perspective de réduction de l’impact de l’activité humaine sur notre Planète amenant à la promotion les circuits courts, et donc du savoir-faire français.
- Les FFI : et là vous lancez donc seul votre cabinet
- GM-G : J’y pensais depuis un moment déjà : accompagner les PME ETI locales dans leur stratégie en les sensibilisant à la nécessité d’avoir des relations continues avec le monde institutionnel et les questions liées à la RSE. Bref, mettre mon expérience de lobbyiste pendant 17 années dans le monde du développement durable au service d’entreprises qui ne connaissent pas ce monde particulier. Dans un premier temps, un cousin a voulu que je l’accompagne sur la partie recrutement mais le COVID est arrivé et une nouvelle structure telle que la nôtre ne pouvait émerger. Au sortir du 1er confinement, j’ai été sollicité par un ami avec lequel j’avais collaboré dix ans auparavant dans le montage de la 1ère agence de notation environnementale dans le monde des transports (j’étais membre de son conseil d’orientation). Il développait une nouvelle filiale qui met à disposition des PME une plateforme digitale pour la réalisation de leur Bilan carbone et il souhaitait que je le représente au niveau de Bordeaux. Cela faisait sens avec ce que je voulais faire : aider les entreprises dans leurs rapports aux institutions et à ce qu’elles mettent en place dans le cadre : neutralité carbone 2030-2050. Je suis toujours seul, c’est une volonté de ma part. J’ai une vision assez particulière de l’accompagnement du chef d’entreprise.
- Les FFI : si vous deviez résumer votre savoir faire un une phrase :
- GM-G : En une phrase ? – petit moment de réflexion : permettre aux chefs d’entreprise de se sublimer.
« Ma rencontre avec les FFI ? Par les posts de mon ami Franck Glaser sur LinkedIn… »
- Les FFI : Comment est intervenue la rencontre avec les FFI ?
- GM-G : cette rencontre remonte au printemps 2021 par des posts que je vois sur Linkedin d’un ami qui est Franck Glaser avec lequel j’ai toujours échangé sur nos visions de nos vies professionnelles. Ses posts sur la réindustrialisation et le made in France ont eu un fort écho par rapport à ce que je fais sur la promotion des PME locales, la RSE et la politique bas carbone dans laquelle je suis très engagé. Il y a 3 scopes dans ce domaine, et le scope 3 représente 80% des émissions de CO2 d’une entreprise. A majorité, ces émissions relèvent des transports et plus vous réduisez votre zone de chalandise, plus l’empreinte carbone l’est également. Le fait de vouloir réimplanter des industries en France, remettre en vent le savoir-faire français : ces valeurs des FFI sont aussi les miennes. Elles correspondent toutes sur la manière dont moi j’ai envie d’accompagner les entreprises.
- Les FFI : comment s’est déroulée la suite ?
- GM-G : J’ai dû être coopté pour entrer. En discutant avec Emmanuel Deleau et Laurent Moisson, nous nous sommes très vite retrouvés sur toutes ces valeurs. J’étais fatigué dans ma vie d’avant par l’aspect très engoncé des choses, et là on me parlait de convivialité, de valeurs du rugby, de choses qui ont une grande importance pour moi. Sans oublier, toutes les autres valeurs déjà mentionnées. Je suis coopté en mai 2021. Franck et Laurent me rappellent quelques semaines plus tard et me disent ; « on veut développer les FFI différemment, dans les régions, et on aimerait que tu deviennes l’ambassadeur de la région Aquitaine. Ma réponse a été quasi immédiate : « oui !». J’ai prévenu que je ne ferai pas de grands dîner mais des petits événements avec les gens de mon réseau en y mettant beaucoup, beaucoup de convivialité. C’est ainsi que je suis devenu ambassadeur FFI Aquitaine en juin 2021.
Un excellent accueil partout dans la région Aquitaine
- LES FFI : quel premier bilan tirez-vous ?
- GM-G : On a fait six événements en un an qui ont tous été des succès. Il n’y avait pas d’équipe quand j’ai démarré. Juste deux adhérents « historiques » : Ghislaine Dauret-Heyndenreich et Jean Christophe Simond. Nous planifions un événement de ce type toutes les six semaines. Entre 20 et 30 personnes y participent. C’est un format qui plait. Avant de passer à table, une entreprise explique son activité. On peut parler et faire découvrir, par exemple , ce qu’est l’industrie du foie gras et comprendre que ce n’est pas qu’une oie ou un canard que l’on gave mais que cela peut être une chaîne très bien organisée de plus de 200 personnes. Je convie également à chaque fois une start-up innovante dans le monde de l’industrie. Nous sommes à ce jour 40 sympathisants en un an, principalement des chefs d’entreprises et des journalistes. Le nombre de membres est passé de 2 à 10. Nous sommes inscrits dans l’annuaire des réseaux bordelais. J’ai pu rencontrer la CCI, Bordeaux Métropole Nos activités sont connues aujourd’hui du monde institutionnel et politique. Les activités représentées sont aussi variées que l’industrie navale, agro-alimentaire, l’industrie pharmaceutique, le textile éco-responsable, l’impression 3D, l’industrie de la chausse ou encore de l’économie circulaire des déchets de la construction, la greentech … Au dernier dîner, le vice-président du club des ETI Aquitaine qui est à la tête d’un groupe de 800 salariés, HoTravail, Serge Dessay était présent. L’accueil est à chaque fois excellent. Nous avons aussi la chance d’avoir un président de Région, Alain Rousset qui est très porté vers l’industrie, cela facilite beaucoup de choses !
- Les FFI : quel est votre territoire couvert ?
- GM-G : Normalement la région Nouvelle Aquitaine s’étend de de la frontière espagnole jusqu’à Poitiers. Je ne peux pas la couvrir en totalité. Je me concentre sur « l’ancienne Aquitaine » de Bayonne à Bordeaux. Mais je rencontre aussi des chefs d’entreprise des Charentes et de Limoges.
- Les FFI : Quel regard portez-vous sur le dynamisme de la Région Aquitaine ?
- GM-G : « Nous avons la chance d’être dans un territoire très vivant, qui grouille. Le club ETI Aquitaine est le premier en France. La région a un vrai vivier entrepreneurial, tant on niveau industriel que de la tech, beaucoup. L’innovation est au cœur de bon nombre de projets.
Le succès des Assises du Produire en France
- Les FFI : Comment sont perçues les FFI ?
- GM-G : Notre discours passe très bien. On a pu le constater en mars dernier au moment des Assises du Produire en France qui se sont tenues à Bordeaux. Les échanges sont bons et très constructifs. Les élus ont compris la nécessité d’être en relation avec des chefs d’entreprises qui leur parlent du terrain. C’est ce à quoi je m’attache avec Bordeaux Métropole, entre autre.
A terme, tout est possible…
- Les FFI : pensez-vous pouvoir mettre en place un accélérateur ?
- G-MG : à terme tout est possible ! Aujourd’hui, on va d’abord asseoir le nombre de membres pour être plus important. Je continue mes activités de lobbying auprès d’institutionnels. Le patron de la partie industrielle de la CCI veut me rencontrer. J’accompagne dans ce qui peut se faire. Il y a plusieurs fonds d’investissements aquitains qui peuvent aider les entreprises. Certaines sont en recherche de fonds, je peux aussi les aider via ma structure personnelle. Ou les mettre en relation avec le French Touch Fund qui est l’accélérateur national des FFI.
3 mots pour définir…
- Les FFI : Pour terminer l’interview, pouvez-vous décrire Laurent Moisson, en trois mots maximum :
- GM-G : Bavard, cultivé et drôle ! Mais un reproche …. Il est Jaunard ! (supporter de l’AS Montferrand)
- Les FFI : même question pour Emmanuel Deleau ?
- GM-G : discret et volontaire sur la solitude du chef d’entreprise.
- Les FFI : Gilles Attaf ?
- -GM-G. : accueillant, ouvert, humble.
- Les FFI : Franck Glaser ?
- Gm-G : Un ami ! 3ème mi-temps, jeunesse ! Mais aussi ultra-compétent sur le management commercial.
- Les FFI : en trois mots toujours, comment définissez-vous le club dont vous êtes un des ambassadeurs ?
- GM-G : Valeurs et convivialité. Non conventionnel.
- Les FFI : Un reproche à adresser aux FFI ?
- GM-G : Aucun !
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