Le père Noël 2022 a la fibre du made in France dans sa hotte ! Le 25 décembre approche et on peut constater que le marché du jouet se porte bien ! Avec une hausse record de 4 % l’année passée et une augmentation globale du chiffre d’affaires de 4,8 % depuis 2019, le secteur des jouets fabriqués en France devrait réaliser une bonne fin d’année.
Et ce même si cette part du made in France reste encore faible dans ce secteur : 14,8 %, c’est le poids du jouet tricolore dans le chiffre d’affaires total du marché français du jeu et du jouet en 2022.
Des jouets made in France, vers de vraies actions du « père Noël »
Franck Mathais, porte-parole de JouéClub : « Le marché français est supérieur au marché global en termes de croissance parce qu’on a un effet de contexte qui joue en sa faveur. Les tensions logistiques ont créé des indisponibilités dans les magasins ou ailleurs. Par conséquent, ça donne plus de visibilité aux marques et leur offre plus de possibilités d’achat en rayon. On remarque sur les boites des fabricants français une mise en avant plus évidente de l’origine de production, notamment avec le logo Fabriqué en France. Les consommateurs se repèrent plus facilement. »
Xavier Sinan, créateur de SEPP (éditeur et fabricant de jeux magnétiques) confie au site de La French Fab : « Si on revient 7-8 ans en arrière, on peut dire que le Made in France était plus un discours que du concret. Pour certains, soutenir la fabrication française était une question d’image. Mais j’ai constaté il y a à peu près 4 ans que les distributeurs comme les consommateurs ont commencé à réclamer de vraies actions. Ce qui les intéresse dans le fabriqué en France, c’est notamment la proximité et le maintien de l’emploi en France. Ils sont dans une démarche citoyenne. (…) Nous recevons de plus en plus de demandes d’éditeurs de jeux qui relocalisent leur production et qui ont besoin d’éléments magnétiques. Ils nous consultent pour pouvoir concevoir au moins une partie de leurs jeux en France et ne pas être complètement dépendants des approvisionnements asiatiques.
Alain Ingberg, président de l’ACFJ (Association des Créateurs Fabricants de Jouets Francais) : « C’est comme le bio, les gens se disent que ce n’est pas la peine d’acheter un jouet qui a fait 25 000 km et laissé une empreinte carbone forte. Nous le constatons autant avec les parents que les grands-parents. (…) Aujourd’hui, on vend beaucoup de jeux de société, de jouets réalisés à partir de carton ou de bois, et ça on sait faire. Ce qu’on a perdu, ce sont nos savoir-faire techniques. Dès qu’il est question d’intégrer une puce électronique, de motoriser, ça devient plus compliqué.
Smoby : un exemple concret
A lire notre article récent sur Smoby : des jouets plus que jamais français . Pour rappel : « Aujourd’hui, 75 % des jouets de l’entreprise sont fabriqués en France, 15 % en Chine et 10 % en Espagne. Il y a dix ans, c’était plutôt 50 % en France et 50 % à l’étranger ».