La filière française de l’hydrogène se sentirait-elle bridée ? France Hydrogène, l’association qui réunit les 460 acteurs du secteur, a recensé 250 projets dans toute la France, totalisant une capacité annuelle de production d’hydrogène d’un million de tonnes d’ici à 2030.
Mais son président Philippe Boucly, qui réagit sur le récent « cap à l’industrie verte » de Bruno Le Maire, alerte : “Le problème est que la plupart de ces projets ne sont pas réellement engagés (…) Les investisseurs ne voient pas clair dans le cadre réglementaire, qui est encore trop lourd ( …) Il n’existe toujours pas de mécanisme pour compenser le surcoût de production de l’hydrogène vert (…) Une incertitude apparaît sur le volume d’électricité, d’origine renouvelable ou nucléaire, car il faut les deux, qui sera disponible pour produire cet hydrogène.”
« Restons mobilisés pour l’hydrogène »
Le gouvernement en 2020 avait annoncé un plan de 9 milliards. En septembre dernier, la Première ministre Élisabeth Borne avait débloqué 2,1 milliards d’euros de subventions destinés à dix projets d’usines.
Philippe BOUCLY: « Cela concerne des fabricants d’équipements, tels que les électrolyseurs, les réservoirs, les piles à combustible, etc. C’est une bonne chose mais ce n’est pas suffisant, Il faut aussi stimuler la production d’hydrogène. Donc alléger les contraintes réglementaires et mettre en place un mécanisme de soutien au prix de l’hydrogène vert. Faute de quoi il n’y aura pas de clients pour l’acheter ( …) L’État doit passer du discours aux actes ».
Le 14 décembre, il avait signé une tribune qui se terminait par cette phrase : « Restons mobilisés pour que l’hydrogène s’installe de manière durable, au service d’une industrie et d’une économie décarbonées pour le bien-être de tous. »
Laurent Moisson, Gilles ATTAF, Emmanuel DELEAU, Franck GLASER, Béatrice TETUKAU, Virginie SAKS, Nicolas Pigasse
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