Les grille-pain Vertige ont une éthique. Et cela ne leur rend pas la vie facile.
Vertige, le petit électroménager responsable
Christophe BAUDRON le fondateur de cette jolie marque, a une vision claire de ce que doit être le petit électroménager responsable.
- Fabriqué en France. Pour que notre industrie retrouve les compétences qu’elle a perdues. Et qu’elle puisse ne plus subir les choix de société de ceux qui fabriquent loin. Eux sont peu inclusifs, peu respectueux des salariés, pas respectueux de l’environnement.
- Réparable. Parce qu’il faut sortir du tout jetable.
- Soucieux du traitement de ses collaborateurs. Pour cela, le management de l’entreprise pratique une communication transparente.
- Et tout avait commencé en fanfare, pour Vertige.
- L’entreprise a été lauréate France 2030 sur la région Centre Val de Loire.
- Un pôle bancaire et des industriels ont rapidement manifesté leur intérêt pour financer le projet.
« Il a fallu lancer les investissements pour répondre dans les délais »
En somme, de l’argent frais devait tomber en début d’année. Or, jusqu’à ce jour, rien n’est arrivé sur le compte.
« Le processus d’industrialisation d’une marque comme Vertige est long et coûteux. Il demande des investissements importants », rappelle Christophe BAUDRON
« En France, le timing joue contre nous. Les délais sont très difficiles à vivre. Il y a un vide abyssal entre l’euphorie des annonces et le moment où nous touchons l’argent. »
« Entre-temps, il a fallu lancer les investissements pour répondre dans les délais. La montagne de dossiers à remplir pour les demandes de subvention engloutit une part importante de l’énergie des entrepreneurs français. D’autant qu’il faut relancer sans cesse pour voir où en est le dossier, ce qui bloque… »
Ces retards mettent à mal la jeune structure.
« J’ai des retards de paiement auprès de prestataires. Notamment d’une consultante en direction d’entreprise qui m’a proposé de m’aider à traverser cette période difficile. Elle connaissait nos difficultés. Aujourd’hui, elle m’accuse sur les médias sociaux de prêcher l’éthique sans l’appliquer. Je la paierai dès les subventions perçues. Mais d’ici là, je suis coincé. C’est une situation très difficile à vivre. »
Quand je lui ai parlé, l’embarras de Christophe était palpable. Amis entrepreneurs, gardons en tête qu’il y a toujours une différence entre les règles éthiques qu’on a tous en tête quand on lance un projet et la réalité.
On sous-estime toujours les imprévus, les erreurs, les coups durs et les contraintes qu’ils nous imposent. Ils nous amènent à faire des choix qu’on aurait préféré ne pas faire. Nous devons nous en souvenir au moment de proclamer nos valeurs. Ceux qui accompagnent les entrepreneurs doivent le savoir eux-aussi. Le risque fait partie de l’entreprise. Éthique ou pas.
Vertige attend des nouvelles qui devrait l’apaiser. Mais en attendant, si vous voulez soutenir cette PME, achetez et offrez leur grille-pain. Il est sur Ulule.