Il y a des réformes qui inspirent plus que d’autres. Celle qui se prépare pour la filière d’éducation professionnelle est de celles-là.
Notre Président veut créer un « choc d’attractivité » pour les lycées professionnels
Il veut mieux y payer les professeurs et attirer les meilleurs. Il veut augmenter la durée des stages en entreprise et payer les élèves stagiaires.
C’est une excellente nouvelle ! Et il est temps. Car on considère trop souvent ces filières comme des voies de garage. Il y a quelques semaines, dans le cadre de la rédaction de notre magazine Les Déviations, nous avons rencontré Mahi TRAORE.
Cette femme, d’un charisme impressionnant, est proviseure d’un établissement professionnel parisien qui abrite la si jolie école du verre et du vitrail. Elle forme les ouvriers qui restaurent Notre-Dame.
Mahi nous a dit ses regrets quant au désamour de l’Éducation Nationale pour ses filières techniques. L’attention accordée à la filière générale les ont dépriorisées. Elles manquent donc de moyens et de considération.
Une filière générale pensée pour « élever » nos enfants jusqu’à des métiers dits « intellectuels ». Comme s’il ne fallait pas d’intelligence pour effectuer un métier concret. Comme si le geste, la main, l’adresse ne sollicitaient pas la pensée avant d’exécuter leurs œuvres.
Œuvre, ouvrage, ouvrier
J’aime à rappeler que ces mots sont liés. Ce sont des cousins que notre imaginaire a séparés.
La faute à Zola, peut-être. La faute à la misère du premier âge industriel. Elle frappait les masses de paysans déracinés venus s’entasser dans les faubourgs urbains pour servir des machines immenses, bruyantes, dangereuses.
Mes amis, réveillons-nous. Cette situation n’existe plus. Elle n’est plus qu’un souvenir. Et s’il est bon de garder un souvenir en tête, il n’est pas sain de le prendre pour la réalité.
Aujourd’hui, l’industrie s’est adoucie. Elle respecte son environnement (en France en tout cas). Elle élève ceux qui travaillent avec elle.
« Les salaires y sont bons, nous dit Mahi TRAORE. Et l’emploi y est assuré. La plupart de mes élèves commencent en sortie de Bac avec un salaire supérieur à 2 000 €. »
Combien d’étudiants de filières encombrées sortent avec moins après 5 ans d’études ?
L’ascenseur social y fonctionne à plein, rappelle Gilles ATTAF, permettant à des ouvriers de faire d’incroyables carrières.
J’ai aimé raconter l’histoire de Nicolas Pomiès dans notre magazine. Aujourd’hui Vice-Président de Mutuale, La Mutuelle Familiale, il a commencé ouvrier. Sa réussite force le respect. Elle s’est faite malgré tout ce qu’on lui disait à l’école : « Si tu n’es pas bon en maths, tu seras orienté en bac pro. Tu finiras à l’usine. »
Voilà précisément la mentalité qu’il nous faut changer. Voilà précisément la raison pour laquelle, avec quelques complices, nous avons écrit le #magazineLes Déviations. Il est aujourd’hui en kiosque et en vente sur le site Les Déviations.