Ceux qui nous lisent régulièrement savent que nous n’avons pas été tendres avec l’Union européenne ces derniers temps.
On pointe souvent la contradiction qui l’anime entre :
- Une passion pour certains idéaux. Des idéaux nobles pour la plupart, mais qui la conduisent à engendrer des dispositifs contraignants, lourds et complexes. Dispositifs qui en arrivent à pénaliser nos PME face à leurs concurrents.
- Une idéologie économique libre-échangiste qui fait qu’elle protège mal les entreprises dont elle a elle-même alourdi le quotidien.
Eh bien, Mesdames et Messieurs, asseyez-vous confortablement. Parce qu’aujourd’hui, grâce à la lecture d’un article des Echos, on va saluer l’une de ses actions. L’encourager, plutôt, car l’action en question n’est pas encore en place.
L’Union européenne a décidé de lutter contre les importations subventionnées de voitures électriques chinoises. Elle a ainsi lancé une enquête pour mettre en évidence le dumping dont ces dernières profitent en toute illégalité.
Cette enquête devrait aboutir à l’imposition de droits de douane rétroactifs sur les importateurs dès juillet 2024.
Alors, évidemment, Pékin a manifesté son mécontentement et menace d’imposer des droits à l’importation aux industriels européens. Mais le processus n’a pas été arrêté pour autant.
Mercredi dernier, l’UE a commencé à enregistrer toutes les importations chinoises de véhicules électriques. C’est une démarche préalable qui permettra cette application rétroactive dès le lendemain de l’annonce officielle.
Oui, car les conclusions de l’enquête ne sont pas attendues avant fin d’année. On est en Europe, tout de même ! Mais les personnes proches du dossier déclarent disposer de preuves solides. L’action méticuleuse des enquêteurs s’appuie sur une connaissance de longue date des subventions chinoises à ses constructeurs électriques.
Les pratiques de dumping chinoises sont à l’origine de bien des maux de l’industrie européenne. Elles ont notamment conduit à l’augmentation de 14 % des importations de voiture électrique en un an, ce qui met en péril la production européenne. L’Union européenne parle d’un « préjudice difficilement réparable » si cette situation venait à perdurer.
La Chine, de son côté, a exprimé sa déception face à cette décision de l’UE. Elle argue que l’augmentation des importations reflète une demande européenne croissante pour les véhicules électriques.
En attendant, cette initiative de l’UE pourrait inciter les constructeurs chinois à revoir leurs prix et objectifs de vente en Europe. Ce qui offrirait un répit aux constructeurs européens.
On espère que Bruxelles restera ferme jusqu’au bout.
Si c’est le cas, c’est promis, on écrira un poème à sa gloire et on demandera à Gilles ATTAF de le déclamer.