Chers résistants, chères résistantes, chers soutiens.
Pardon, cette infolettre aurait dû vous parvenir lundi. Le week-end de Pâques et son lundi férié sont passés par là. Mais le temps anormal qu’a pris la réaction d’une missive que vous êtes de plus en plus nombreux à lire (merci !) est plutôt dû à une hésitation. Car nous ne savions pas comment traiter l’information politique majeure de la semaine dernière : Le vote de la loi contre la « discrimination capillaire ».
On s’est tous demandé au moins une fois dans notre vie comment pouvaient naître, dans des esprits a priori sains, ces initiatives saugrenues que l’histoire retient souvent sous le terme « d’idées à la con ». Et je pensais initialement que le processus qui a mené à faire voter cette loi en pleine bataille électorale était un cas d’école en la matière.
Mais après réflexion, aux Forces Françaises de l’Industrie, nous nous sommes convaincus que penser cela, c’était faire à cette loi un bien injuste procès. Elle a, au contraire, toute sa place dans le débat sociétal du moment.
D’abord parce qu’elle démontre toute l’utilité d’une Assemblée nationale qu’on a trop souvent tendance à prendre pour une simple chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif. On voit bien ici que non. Chaque député dispose bel et bien d’un réel pouvoir d’initiative. Et visiblement, ils savent en user en cas de péril majeur.
Alors, bien sûr, de mauvaises langues persifflent. Elles arguent que le combat contre le chômage qui remonte, les déficits qui filent, l’école qui sombre, l’insécurité qui prospère, blablabla… auraient dû capter toute l’attention de nos députés. Au lieu de légiférer sur un texte qui n’a pour objectif que de permettre à tous d’aller travailler coiffés comme ils le veulent.
Que ces mauvaises langues se ravisent ! Elles sous-estiment, par manque d’humanité, la souffrance de ceux qui subissent de telles discriminations.
Les footballeurs, par exemple.
Ces damnés de la pelouse démontrent, match après match, que même les employés les plus riches et les plus célèbres peuvent être obligés par des patrons vicieux de porter des coupes de cheveux déshonorantes à cause de leur activité professionnelle.
Il est donc tout à fait normal que l’ensemble des moyens législatifs de la nation aient été mobilisés pour s’attaquer à un problème qui aurait sans aucun doute mérité un « J’accuse » si Émile Zola avait encore été des nôtres.
De plus, outre une avancée majeure pour les droits de l’homme et du citoyen, je vois dans cette loi une opportunité pour les entreprises du secteur industriel.
Grâce à elle, les employés des futures usines en cours de construction pourront désormais aller travailler avec des cheveux de la couleur de leur choix ! À condition que ce soit sous leur casque de sécurité, bien entendu.
L’industrie deviendra ainsi un havre, une terre d’accueil pour tous les opprimés capillaires du monde. Ceci devrait régler en un éclair, vu leur nombre, les pénuries de recrutement dont souffre nos PME.
Voilà pourquoi, plutôt que les moquer, nous devrions tous chanter des louanges aux députés qui ont porté cette loi jusque dans l’hémicycle. Ils ont donné un sérieux coup de pouce à l’attractivité de notre secteur. Qu’ils en soient remerciés.