Qui a dit que l’écosystème industriel français manquait de solidarité ?

Hier, les confitures et les compotes made in France ont montré l’exemple en se portant au secours du chocolat produit à Villebarou, près de Blois.

Le groupe Andros, propriétaire de marques comme Bonne Maman et Mamie Nova, a annoncé racheter l’usine historique des chocolats Poulain. Celle-ci était détenue par Carambar & Co , un groupe constitué par le fonds d’investissement français Eurazeo après le rachat de plusieurs marques iconiques au géant américain Mondelez.

Cette acquisition intervient alors que l’usine, créée il y a plus de 170 ans, était menacée de fermeture. 110 emplois étaient en danger. Elle permet de les préserver et de maintenir la production de chocolat sur le site.

Carambar & Co a annoncé avoir trouvé les bases d’un accord avec Andros. Des négociations sont encore attendues concernant les modalités précises de cette reprise. Mais on sait déjà qu’elle inclut le maintien de l’ensemble des salariés ainsi que la production des produits de la marque sur plusieurs années.

L’accord est bien accueilli par les autorités locales. La Région Centre-Val de Loire y voit une opportunité pour soutenir l’industrie locale. Après la reprise, pas très loin de là, de Duralex® SCOP SA par ses employés, on voit que bien des choses ont changé dans le monde de l’industrie française. Il y a, en effet, fort à parier que de tels sauvetages n’auraient pas eu lieu il y a quelques années, tant les perspectives industrielles françaises étaient moroses. Les temps changent, visiblement.

Les difficultés de Carambar & Co, qui détenait Poulain depuis 2017, sont en bonne partie liées à la hausse du prix du cacao. Son prix a récemment atteint un record historique en raison des conditions météorologiques défavorables en Côte d’Ivoire et au Ghana qui en sont les deux principaux producteurs.

Les concurrents internationaux de Poulain, plus gros et mieux protégés face à ces hausses, ont maintenu un niveau de concurrence qui a fait souffrir le producteur français. Ce dernier a donc dû annoncer la fermeture de l’usine de Villebarou d’ici la fin de l’année. Une décision finalement annulée par ce rachat.

Bravo à ANDROS, magnifique illustration de ce que sait faire le capitalisme familial français quand on le laisse se développer. Le groupe est toujours contrôlé par la famille qui l’a fondé (1959), la famille Gervoson. Originaire du Département du Lot, il est aujourd’hui une multinationale dont le chiffre d’affaires dépasse les 2 milliards d’€.

Saluons le geste de reprise décidé par son président, Florian DELMAS. Il démontre le rôle clef que jouent les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) dans l’économie française. Nous n’en avons que 6 000. Il en faudrait le double pour que nous puissions nous comparer aux Allemands.

Alors, investissons dans nos PME.

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