On n’a pas encore le détail. Parce qu’un discours de politique générale n’est pas là pour apporter les précisions des mesures envisagées, mais bien pour fixer un cap. Mais, à en croire les déclarations du Premier ministre, l’industrie fait encore partie du cap.
« Encore », car le précédent gouvernement la considérait déjà comme une priorité. Une priorité façon « en même temps ». C’est-à-dire que plusieurs mesures lui ont profité, mais d’autres l’ont plombée durablement, comme la loi ZAN.
Mais il y a eu aussi de bonnes choses. Notamment une prise de conscience que l’industrie avait besoin d’investissement privé. Pas uniquement d’argent public ou de prêts bancaires, non. Mais de fonds venant d’investisseurs comme vous et moi qui, en direct ou via nos comptes épargne, peuvent financer la croissance de nos PME.
Il faut donc mobiliser l’épargne des Français.
Le Premier ministre semble en être convaincu. En tout cas, il a repris l’idée à son compte hier. Je dis bien « l’idée ». Car malgré les lois votées par le précédent gouvernement, notamment la loi industrie verte, tous les décrets d’application n’étaient pas sortis.
La rumeur dit que le Trésor Public n’était pas très pressé de voir l’épargne des ménages, cette manne dans laquelle il puise pour financer le déficit public ou la construction de logements sociaux, employée à ouvrir des usines.
Dans un pays qui n’a pas voté un budget à l’équilibre depuis 1974 et qui tient rarement ses objectifs financiers… On peut comprendre la réticence de fonctionnaires chargés de trouver les moyens de faire face aux dépenses exorbitantes votées par ceux que l’on élit. Mais aux dernières nouvelles, ce n’est pas à l’administration d’en décider.
Espérons donc que ce gouvernement ne s’arrêtera ni aux déclarations, ni au vote d’une loi pour faire passer ce fléchage de moyens vers l’industrie. Il faut que les décrets d’application sortent. Et pour cela, il faut discipliner une administration qui n’en fait parfois qu’à sa tête.
En tout cas, aux FFI, nous sommes prêts.
Nous avons créé avec Crystal et TYGROW un fonds d’investissement dédié aux PME made in France.
Les équipes sont prêtes, la collecte est en cours auprès d’investisseurs qui veulent participer à l’effort de réindustrialisation.
Et certains projets de PME régionales sont même identifiés. Oui, des entreprises qui produisent pour de vrai. Parce qu’on aime bien les stratups, mais on oublie trop souvent les unités de production déjà existantes. Or, c’est chez elles qu’on trouve le plus fort potentiel de création de valeur selon Olivier Lluansi et son livre « reindustrialiser : le défi d’une génération ». Il est en vente sur le site des Forces Françaises de l’Industrie.
Alors, Messieurs les nouveaux ministres, sur le fléchage de l’épargne : On compte sur vous pour aller jusqu’au bout, cette fois.