Fabien Roussel ©archives de ladepeche.fr

Aux Forces Françaises de l’Industrie, on ne fait pas de politique. Mais on a beaucoup apprécié la petite phrase de Fabien Roussel, ce vendredi à la fête de l’humanité : «La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et des minima sociaux».
 
Plus exactement, on ne fait pas de politique partisane en soutenant tel ou tel mouvement. Parce qu’on veut rassembler et que la politique divise ; parce qu’on respecte l’avis de nos membres entrepreneurs et qu’on ne juge pas leurs convictions ; et aussi… parce que même au sein des trois fondateurs de notre club, nous ne sommes pas toujours d’accord en la matière (surtout Gilles…).
 
On a, c’est vrai, reçu tous les candidats à la présidentielle qui ont voulu présenter leur programme de soutien de l’industrie lors de nos diners. On l’a fait sans discrimination, sans avis affichés, sans tweets indignés. Il y a tout juste eu des questions un peu plus vaches pour certains quand, au fond des bistrots dans lesquels se tiennent nos assemblées, l’alchimie du verre de plus est venu réveiller, chez les plus engagés, cet esprit querelleur qui tinte parfois la courtoisie française.
 
En politique, nous ne sommes pas d’accord entre-nous, vous dis-je. Mais cette fois, nous sommes unanimes pour saluer la récente prise de parole de Fabien Roussel. Après avoir défendu notre art de vivre attaqué de toute part, cet audacieux vient réveiller tous ceux qui avaient oublié que l’esprit de la gauche historique c’est l’émancipation du genre humain par le travail, ses valeurs et pas uniquement par l’assistanat.

« Il y aura toujours une assiette et une bonne bouteille à son nom lors de nos soirées. »

Nous qui crions partout et tout le temps qu’il faut réhabiliter le mot « ouvrier », qu’il faut rappeler son lien tant étymologique que fonctionnel avec l’ « œuvre », avec l’« ouvrage » ; nous qui faisons visiter des usines à des enfants pour leur montrer à quel point elles ne sont plus des lieux de misère et de domination, mais des lieux d’ascension sociale, d’apprentissage de nobles métiers, d’innovation et d’épanouissement ; nous sommes fiers de retrouver dans la bouche d’un leader communiste des mots qui auraient pu être ceux de Jaurès. 
 
Sans doute va-t-il se faire beaucoup d’ennemis avec cette phrase, mais, même si nombre d’entre nous, aux Forces Françaises de l’Industrie, ne partagent pas toutes ses idées, il peut compter sur le respect que les petits entrepreneurs que nous sommes réservent aux hommes courageux.
 
Nous ne le connaissons pas directement et il n’y a plus d’échéance politique pressante propre à faire se déplacer des hommes politiques en quête urgente de suffrage immédiat. Mais qu’il lui soit dit qu’il y aura toujours une assiette et une bonne bouteille à son nom lors de nos soirées. Et qu’on le rassure, il est assez rare que nous n’y mangions que des graines.
 
Fabien, t’es peut-être pas du patronat, mais là, clairement, t’es un boss… un vrai !
Par Laurent Moisson

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