On vit une époque compliquée mais ô combien passionnante ! L’incroyable histoire de la startup Vosgienne In’Bô, basée depuis 2016 dans la commune des Voivres, près d’Epinal en atteste : après avoir créé des vélos en bambou, des skates en bois, elle s’apprête à commercialiser des lunettes en lin ! La marque a pour nom Linotte ! Elle sera l’une des grandes curiosités du Salon mondial de la lunettes qui se tient en octobre à Paris.

A la base, un projet de copains d’études…

Des salariés impliqués et engagés à tous les niveaux

Antoine Cochennec, le cofondateur d’In’Bôon  : « on utilisait déjà, cette fibre végétale dans la fabrication de nos skates et de nos vélos. On avait envie de l’intégrer dans nos lunettes. L’idée était donc de trouver un moyen de donner au lin « un comportement de plastique. » Deux ans de recherches et de tests ont été nécessaires.

Le lin vient de Normandie de la coopérative d’agriculteurs, Terre de Lin, avec un bioplastique qui a la particularité d’être compostable, « parce qu’on ne voulait pas que produit soit un déchet dont on ne sait pas quoi faire » Les montures sont réalisées dans leur atelier et la charnière, elle est réalisée dans le Jura.

L’entreprise compte une vingtaine de salariés qui partagent les mêmes valeurs éco-responsables : « Nous passons une grande partie de notre vie au travail, autant que ce soit agréable. » L’ambiance y est décrite comme « jeune et décontractée, tous participent à l’évolution de leur entreprise avec professionnalisme (…) Pour rendre le travail plus intéressant, nos collaborateurs sont multi-compétents et participent à la construction de leur entreprise. ( …) Dans un monde à l’économie délocalisée et dématérialisée, les conditions de travail sont de plus en plus précaires. Nous croyons qu’une entreprise doit être au service des hommes, leur apporter sécurité et bien-être. »

Pas de travail à la chaîne, chaque artisan est autonome et fabrique les produits de A à Z. Nous intégrons de nouvelles technologies sans pour autant délaisser les savoir-faire traditionnels.

« Nous avons appris à nous connaitre »

Tout a commencé en 2013, lorsque 4 étudiants originaires des quatre coins de la France, se sont retrouvés dans les Vosges à l’Ecole Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois. «C’est autour de nos passions pour le travail du bois et les sports outdoor que nous avons appris à nous connaitre. Notre goût de l’aventure et l’envie de créer une activité en accord avec nos principes, nous ont menés ensemble vers l’entreprenariat. »

Comme le collectif le raconte sur son site – nous vous conseillons de le découvrir- « l’aventure commence durant nos études dans les garages et greniers de nos colocations. (…) Très vite, notre projet fait écho auprès du Pôle d’Excellence Rural Terre de Hêtre. Souhaitant promouvoir l’entreprenariat en milieu rural, le PER nous propose d’entrer dans la couveuse d’entreprise Pacelor. Nous bénéficions d’un accès au parc machines de l’ENSTIB ainsi que d’un bâtiment sur la communauté de communes de Bains les Bains. Autant dire qu’une telle offre ne se refuse pas ! »

Une campagne de financement participatif a réuni 6 fois l’objectif initial !

Une campagne de financement participatif, leur permet en parallèle de réunir six fois plus que  l’objectif initial, soit pas loin de 60 000€ récoltés qui sont investis dans des machines. « Nous avons su que nos produits plaisaient et que ce projet irait plus loin. »

La suite :  juillet 2016, « nous sommes sortis de la couveuse et nous avons déposé nos propres statuts d’entreprise ».

L’entreprise est bien lancée. L’atelier se développe, comme les projets, l’équipe et  les réseaux de distributeurs.

« Notre matière première est naturelle et locale. Notre production est entièrement réalisée dans notre atelier vosgien, et nous privilégions, autant que possible, les fournisseurs les plus proches (…) C’est ici, au cœur des Vosges que nous concevons et fabriquons tout de A à Z. L’atelier est un lieu de rencontre entre le savoir-faire manuel et la technologie : le ciseau à bois y côtoie la fraiseuse numérique. Il ne cesse de changer au fil du temps. »

Un bel exemple de Made In France dans un esprit moderne artisanal et industriel.

Qui aurait imaginé rouler sur un vélo en bambou avec des lunettes en lin sur les yeux…