« On a accompli un chemin assez exceptionnel ! » Fabienne Delahaye et son équipe « les meufs du Mif » – C’est leur surnom, elles ne sont que des filles ! – auront certainement beaucoup d’émotions en soufflant les dix bougies de cette nouvelle édition du Made In France qui se déroule les 10, 11, 12 et 13 novembre au Parc des Expositions de Paris Porte de Versailles.
900 exposants et 100 000 visiteurs sont attendus avec de belles surprises ! Les F.F.I auront un stand cette année pour la première fois. – N’hésitez pas à venir à notre rencontre, nous viendrons aussi à la vôtre-.
Fabienne Delahaye répond avant l’inauguration officielle à nos questions :
« 900 exposants, et 100 000 visiteurs attendus »
- Les Forces Françaises de l’Industrie : Fabienne, dix ans déjà ! Quelle belle histoire ! Bravo !
- Fabienne Delahaye : « On a accompli un chemin assez exceptionnel, je le reconnais. Nous sommes partis de 70 exposants en 2012, pour arriver cette année à plus de 900 exposants. Nous limiterons à l’avenir le nombre d’exposants à ce niveau pour conserver l’âme d’un salon à taille humaine. Nous avions accueilli plus de 15 000 visiteurs lors de la première édition à L’Espace Champerret à Paris et nous en attendons plus de 100 000 aujourd’hui dans un lieu emblématique du salon : la Porte de Versailles. Oui, c’est une très belle histoire. Et nous allons la fêter avec les acteurs du made in France, les visiteurs, les médias et les politiques !
« La première édition du salon n’a pas été facile à créer »
- Les F.F.I : Vous avez eu le nez creux il y a dix ans. Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer ce salon ?
- Aujourd’hui, il y a un consensus autour du made in France, ce qui était loin de l’être il y a 10 ans. Mif Expo est né d’une réflexion personnelle d’ordre économique que je peux résumer ainsi : en regardant une énième émission sur la désindustrialisation, je me suis demandée comment dans ce pays, qui est pourtant si riche de compétences et de savoir-faire, on en soit venu à penser qu’il était préférable de fabriquer ailleurs ce que l’on savait très bien faire en France. La désindustrialisation a des conséquences maintenant connues de tous : la perte de nos emplois, de nos savoir-faire, la désertification de nos territoires, etc. Mille raisons m’ont convaincue que cette stratégie du toujours « Made In Ailleurs » n’était pas la bonne. A mon tout petit niveau, je me suis posée la question : que pouvais-je faire ? Mon métier étant de créer des événements, l’idée m’est venue de faire la promotion d’entreprises qui fabriquent sur le territoire, de leur donner de la visibilité, de favoriser leurs débouchés commerciaux. C’est ainsi que le premier salon du Made in France est né.
« Arnaud Montebourg, alors ministre, avait accepté d’inaugurer le 1er salon. Je lui en suis très reconnaissante. »
- Les F.F.I : La première édition a-t-elle été difficile à créer ?
- F.D : Oui très ! Très difficile !
Il y a 10 ans, le Made in France était perçu, dans le meilleur des cas comme « ringard, passéiste » et dans le pire comme nationaliste. Quand moi, je pensais économie, emploi, création de richesses sur le territoire, d’autres ne voyaient que de l’idéologie.
Créer un salon Grand public ex nihilo n’est jamais simple, la rentabilité rarement au rendez-vous durant les 4 premières éditions… faut tenir ! Et on a tenu. Je dis On car Amandine, fidèle parmi les fidèles a cru à cette aventure dès le départ et m’a suivie prenant le risque de quitter un emploi stable pour cette incroyable aventure. Voilà pourquoi la société s’appelle ADEL, en référence à la première lettre de son prénom (et Del pour Delahaye).
Mais oublions les difficultés du début et ne retenons que le meilleur et notamment cette formidable et incroyable ambiance en 2012 pour cette première édition. Je remercie les entreprises qui ont cru en nous à ce moment où on en avait tant besoin ; je pense à Richard Boireau de la maison Lordson qui fabrique des chemises depuis 1926 et à Dominique Malfait patron de Labonal, fabricant de chaussettes en Alsace depuis 1924, et puis à Gilles Attaf, bien sûr aujourd’hui président d’OFG et à l’initiative de la création des FFI.
Arnaud Montebourg alors ministre du Redressement Productif a accepté d’inaugurer le salon. Je lui en suis reconnaissante ; quels sont les ministres qui se sont déplacés à l’espace Champerret pour inaugurer un évènement ? Sans doute aucun autre. Cette présence nous a donné beaucoup de visibilité. Certains ont même pensé qu’il était à l’origine du salon !
« Nous sommes une équipe de 8 filles. On nous appelle les « Meufs du Mif ! »
- Les F.F.I : combien de personnes travaillent à vos côtés ?
- F.D : Nous sommes 8 filles ! On nous appelle « les meufs du Mif ». Le salon nous occupe à plein temps : une année pour commercialiser – communiquer – organiser et à la fin recevoir plus de 900 exposants et 100 000 visiteurs
- Les F.F.I : Quel est le budget du salon ?
- F.D : On doit dépenser environ 2 millions d’euros pour organiser le salon. Ce sont des coûts importants, qui le sont de plus en plus, d’ailleurs !
- Les F.F.I : Qu’est ce qui vous a marquée durant ces dix ans ?
- F.D : le salon c’est comme un baromètre du marché du made in France. Ce que l’on constate c’est l’incroyable engouement pour la cause du made in France, jamais démenti tout au long de ces 10 ans. Le salon en est une preuve incontestable, les chiffres parlent d’eux-mêmes de 75 à 900 entreprises et de 15000 à 100 000 visiteurs entre 2012 et 2022.
« Dans cette crise de l’énergie, soutenons nos entreprises ! »
- Les F.F.I : La crise de l’énergie peut-elle le fragiliser ?
- F.D : Il y a une véritable urgence économique pour soutenir de très nombreuses entreprises françaises, souvent des PME qui résistent encore mais difficilement. Que va-t-il se passer en 2023 ? Comment affronter cette inflation vertigineuse ? Les aides existent, elles sont insuffisantes. Et dans la réalité, l’obtention de ces aides est très compliquée, conditionnée à des critères trop discriminants, des filières, des étapes de fabrication ont été oubliées des dispositifs d’aides….
Est-ce aux entreprises et à leurs salariés de subir les conséquences de la géopolitique internationale ?
« De nombreuses nouveautés pour cette dixième édition »
- Les F.F.I : quelles sont les nouveautés attendues de cette dixième édition ?
- D.H : plein de nouveautés. D’abord le nombre d’exposants, plus de 900 entreprises issus de tous les secteurs d’activité. Mode, accessoire de mode, beauté, bien être, gastronomie, maison, déco……
La région à l’honneur sera l’Ile de France
Le salon est placé sous le signe du savoir-faire. On assistera à de belles démonstrations avec notamment :
-Le village de l’artisanat avec La Chambre des Métiers et de l’Artisanat qui accueille sur leur pavillon 110 artisans venus de toutes les régions pour y présenter leurs savoir-faire.
-L’usine éphémère, à l’initiative du Slip français sera l’occasion de découvrir les étapes de fabrication d’une pièce textile.
-Les grands prix du made in France, un moment très attendu. Ils récompenseront 5 catégories : Grand prix de l’entrepreneur de l’année, Grand prix de l’innovation, Grand prix de l’espoir de l’année, Grand prix du produit de l’année et Grand prix du public. La remise des prix se tiendra le jeudi 10 novembre en fin d’après-midi sur le plateau du magazine « Fait en France »
-Enfin, une grande tombola grâce aux dotations de nos exposants ; nous serons en mesure de faire gagner tous les quarts d’heure un cadeau pendant quatre jours ! Attention, il y a une condition : avoir acheté un article à l’un des exposants du salon.
L’entrée est gratuite sur invitation obtenue en s’inscrivant sur le site mifexpo.fr ou, en l’absence d’invitation, le visiteur devra acquitter un droit d’entrée de 10 euros remboursée au premier achat.
Signalons aussi notre plateau télé en partenariat avec le magazine Fait en France et Origine France Garantie. De beaux échanges en perspective !
« Gilles Attaf ? Une belle rencontre ! »
- Les F.F.I : parlons de votre relation avec Gilles Attaf et avec notre club
- F.D : J’ai connu les FFI par Gilles, Et Gilles par le salon. Il était exposant lors de la première édition du salon, il y a 10 ans. J’espère qu’il garde de ce premier MIF Expo, le même souvenir ému que moi. C’est une belle rencontre.
C’est lui qui m’a présenté les F.F.I. C’est un mouvement, un club d’une grande utilité qui promeut la réindustrialisation et le Made in France, qui réhabilite l’usine. J’assiste, quand je le peux, aux dîners parisiens qui sont organisés chaque mois. L’écosystème s’y rencontre, c’est toujours extrêmement intéressant et convivial. Les F.F.I sont de plus en plus présentes et dynamiques, je trouve.
- Les F.F.I : vous travaillez sur de nouveaux salons ?
- F.D : Nous avons organisé l’an dernier à Bordeaux, une édition régionale qui a eu beaucoup de succès. Notre objectif est d’organiser des salons du made in France en région. A Lyon en Mai 2023, sans doute à Toulouse en 2024 et bien entendu le rendez-vous annuel en novembre à Paris chaque année.
quel salaire est pompé de nos impots?