« Donnons nous les moyens de ré-industrialiser ! (…) Le vrai risque pour l’Europe, c’est le décrochage industriel ». Bruno Le Maire a été très cash dans une interview accordée aux Echos mais aussi aux médias allemand Handelsblatt, espagnol El Mundo et italien Corriere della Sera.
« Un vrai risque de décrochage
Technologique et industriel »
« Le véritable risque européen, c’est le décrochage technologique, industriel et économique, qui laisserait le champ libre aux Etats-Unis et à la Chine. Donnons-nous les moyens de réindustrialiser l’Europe pour rester une grande puissance industrielle mondiale.»
Bruno Le Maire estime que les Etats-Unis et la Chine subventionnent plus fortement l’industrie que l’Europe ne le fait via les subventions massives prévues, notamment, par le Inflation Reduction Act (IRA). Il redoute de voir l’écart se creuser entre les deux puissances et l’Europe : « Nous devons réagir vite. J’appelle à une réponse coordonnée, unie et forte de l’Union européenne vis-à-vis de nos alliés américains. Seule la fermeté nous permettra d’obtenir des résultats. (…) Nous refusons la course aux subventions. Elle est contraire à toutes les règles du commerce international. L’Europe doit défendre ses intérêts. Personne ne lui fera de cadeau, ni la Chine ni les Etats-Unis ».
« 10 000 emplois industriels sont en jeu »
La veille de cette interview, Bruno Le Maire avait déjà alerté sur BFM TV : « Si je prends bout à bout tous les investissements qui peuvent être mis en danger par ces subventions américaines, ce sont 10 000 emplois industriels qui sont en jeu pour un montant de 10 milliards d’euros en France. »
Roland Lescure : « pour redonner de l’espoir dans les territoires, il faut y installer des usines »
Ce matin, Roland Lescure, le ministre chargé de l’Industrie était l’invité de France Inter. Il a appelé fortement à une mobilisation. -plus d’infos sur le site- Dans une interview à Marianne il a lui aussi sensibilisé sur un sujet cher à Gilles Attaf – relire sa tribune– : « Pour redonner de l’espoir dans les territoires, il faut y installer des usines. Et de préciser « Le mouvement de réindustrialisation que nous avons engagé il y a cinq ans commence à porter ses fruits. Il y a une dynamique industrielle forte dans le pays, on a commencé à recréer des emplois, 50 000 en cinq ans, on a réinstallé des usines. La France est le pays le plus attrayant d’Europe, avec des milliards d’euros d’investissement. C’est un bon point de départ, mais il est vrai que cette crise énergétique nous inquiète. Nous sommes très mobilisés : l’objectif est d’éviter qu’elle fragilise notre industrie. On travaille, au niveau européen, national et local, pour aider les entreprises à traverser cette crise. »
« L’industrie, c’est 20% des émissions de gaz mais 100% des solutions »
Toujours sur France Inter, Roland Lescure a confié :
- « L’industrie, c’est 20% des émissions de gaz mais 100% des solutions.
- « Si on veut réduire les émissions de gaz à effet de serre du transport, si on veut des bâtiments propres, si on veut que tout ce qu’on a autour de nous soit neutre en carbone, c’est notre industrie qui apportera les solutions (…) On a besoin que l’industrie, et notamment les gros sites émetteurs fassent des efforts supplémentaires pour réduire dès 2030 les émissions de gaz à effet de serre de 55% et pour être neutre en carbone en 2050″
- « Quand on parle de l’industrie française, on a tous la même couleur de maillot, on doit tous s’aligner pour faire en sorte que la France redevienne un grand pays industriel de décarbonation. Ce n’est pas nécessairement à l’État de faire tout le boulot. Quand on parle de l’industrie française, on a tous la même couleur de maillot, l’État, les régions, les départements, les communautés de communes, on doit tous s’aligner pour faire en sorte que la France redevienne un grand pays industriel de décarbonation ».
Venez débattre de ces sujets avec Olivier Lluansi
Jeudi 10 novembre Olivier Lluansi, invité des 3 ans des F.F.I reviendra au Rugby Club sur tous ces sujets. – Lire en attentant son interview
Laurent Moisson, Emmanuel DELEAU, Franck GLASER, Béatrice TETUKAU, Virginie SAKS, Nicolas Pigasse