Vous ne connaissez pas Emmanuel Musner ? Eh bien, vous allez pouvoir le découvrir le 3 octobre lors de notre événement au siège de la MACIF.

Ce sympathique gaillard d’1m92 dirige VITABRI, une PME de Montbéliard qui fabrique des tentes et des abris à déploiement rapide.

Si on ferme les yeux, on imagine bien la réunion qui a accouché du nom de l’entreprise.
« Bon, les gars, on fait des abris ? »
« Ouais ! »
« Ils se déploient vite ? »
« Ouais ! »
« Alors on va s’appeler Vitabri ! »
« Ouaaiiiiis ! »
« OK. Maintenant, au boulot ! »

Les fondateurs qui donnent à leur entreprise un nom qui décrit leur activité sont plus souvent des pragmatiques orientés produit que des marketeurs. Alors, quand la concurrence étrangère arrive avec ses prix cassés et ses belles promesses, il ne leur est pas facile de trouver la parade marketing adaptée.

C’est dans ce genre de moment qu’Emmanuel a pris la direction de VITABRI. Il venait de vendre les parts de son imprimerie dont VITABRI était cliente. Quand il est allé voir Alain Stehly, son fondateur, pour lui proposer ses services, ce dernier a donc tout de suite accepté.

Très vite, Emmanuel repositionne l’entreprise sur un segment premium.

« Dès qu’on répond à un appel d’offres où le prix fait plus de 50 % de la note, on perd. Il a donc fallu faire des choix et n’adresser que les clients qui portent plus d’attention aux critères sociaux, environnementaux ou qui ont des exigences techniques plus importantes. »

Les tentes de l’armée, de la sécurité civile, par exemple, où on ne peut pas plaisanter avec l’efficacité. Mais aussi un commerçant qui fait les marchés, un paddock d’équipe de rallye ou un stand d’exposition pour vélo sur une manifestation sportive… Des gens veulent un produit qui dure ou de la personnalisation.

Vitabri peut faire du sur-mesure car elle a intégré toute son activité de production. Notamment celles déléguées chez des entreprises étrangères.
Sur ses 6 M€ de CA, 70 % est produit en France et certifié Origine France Garantie. 40 des 55 employés sont en France.

« On a investi pour réintégrer l’usinage de pièces en aluminium. Mon objectif est de faire toujours plus de Made in France, de circuit court et de personnalisation. »

Cet épisode nous a valu l’une des conversations qui m’ont donné envie d’écrire « Réindustrialiser au pays des Shadocks ».

Emmanuel m’avait appelé, un tantinet agacé, sur un air de : « Bon, Laurent, va falloir qu’on montre qu’aux FFI on sait gueuler. »

Un Opco venait de refuser la prise en charge de la formation du personnel affecté à l’utilisation des outils de production qu’il avait relocalisés.

L’histoire est rentrée dans l’ordre depuis. Il faut dire qu’Emmanuel a une grosse voix. Et ça, c’est un argument qu’on comprend assez vite. Même chez les Shadocks.

« C’est dommage qu’on doive batailler pour obtenir des choses auxquelles on a droit. »

Certes.

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