Oh… Ne faisons pas trop les fiers. La France n’est pas passée loin de faire la même chose.
Souvenez-vous. Le 15 avril 2023 marquait le triomphe d’une action menée de longue date par les Verts allemands (Grünen). Les trois dernières centrales nucléaires allemandes étaient débranchées du réseau. Ceci contre l’avis de 58 % des Allemands, rappel le Figaro.
Cette décision, ainsi que les rapports qui l’avaient motivée, étaient censés « mettre fin au débat » sur l’arrêt du nucléaire.
Mais un an après ces mots de Robert Habeck, vice-chancelier et ministre Vert de l’économie et du climat, c’est le contraire qui arrive.
Non seulement le débat est rouvert. Mais en plus, il est, avec sa collègue Steffi Lemke, ministre de l’environnement, et plusieurs hauts fonctionnaires issus du même parti, au cœur de ce qui pourrait devenir une affaire d’État.
Le Figaro révèle que le journaliste Daniel Gräber, après une longue bataille juridique, a consulté des documents internes à ces ministères. Et ses conclusions mettent en lumière les manipulations idéologiques couvertes ou organisées par les équipes des deux ministres. Ceci afin de faire fermer les centrales nucléaires allemandes.
Des informations cruciales sur la sécurité et la faisabilité de la prolongation des centrales auraient été modifiées ou occultées.
Par exemple, une note du ministère de l’Environnement indiquait que la prolongation des centrales était techniquement sûre. Mais cette information aurait été altérée dans la communication au ministre de l’Économie, affirmant à la place que la prolongation devait être rejetée pour des raisons de sécurité.
D’autres documents montrent que la prolongation aurait pu réduire les prix de l’électricité et stabiliser le réseau après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette hypothèse a cependant été écartée par Patrick Graichen. Le secrétaire
d’État et ancien fondateur d’un lobby pour la transition énergétique, aurait
ainsi influencé la décision finale en recommandant la fermeture des centrales.
Ces révélations ont causé un tollé au sein de la coalition gouvernementale et dans l’opposition. Plusieurs membres du Bundestag ont demandé la réévaluation de la politique énergétique allemande et la suspension du démantèlement des centrales fermées.
En France, une commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur notre perte de souveraineté énergétique s’est tenue en 2023.
Elle avait révélé les décisions politiques qui avaient affaibli la filière nucléaire française. Les accords électoraux entre PS et les Verts y avaient été pointés à plusieurs reprises.
Un an après, et alors que l’ensemble de la filière nucléaire allemande a été mise à terre, les mêmes scandales éclatent en Allemagne.
Cette fois, on peut peut-être dire que notre démocratie a été plus vigilante que la leur.