La reconstruction de Notre-Dame, en 5 ans seulement, démontre qu’en France, quand on veut simplifier, on peut.
Souvenez vous. Le 16 avril 2019, le président déclarait d’un ton grave : « Nous rebâtirons Notre-Dame plus belle encore, et je veux que cela soit fait d’ici cinq années. »
L’instant d’après, des milliers de personnes hurlaient sur les réseaux sociaux à la démagogie.
Je reconnais qu’exhumer, des années après une polémique, les tirades emportées des uns et des autres n’est pas très sport. Mais allez tout de même jeter un œil aux déclarations de l’époque. C’est assez marrant.
Et si vous-même avez fait partie de la meute, rassurez-vous. Vous n’étiez pas les seuls. De Stéphane Bern aux historiens de l’art, jusqu’à l’architecte en chef des monuments historiques, tout le monde convergeait pour dire :
« On ne restaure pas un tel chef-d’œuvre sous la pression d’un calendrier politique. »
Dans la société civile, tous ceux qui avaient eu affaire à un chantier de construction ou de restauration pensaient la même chose. En France, les choses les plus simples prennent tellement de temps. Alors comment envisager de tenir de tels délais sur un projet si ambitieux ?
Mais voilà, 5 ans après, c’est la stupeur ! À quelques mois près, les délais annoncés ont été tenus.
Comment notre État si lourd et si lent habituellement a-t-il pu réaliser ce miracle ?
Il y a eu, bien sûr, l’incroyable talent et l’engagement sans faille des ouvriers, artisans, ingénieurs, architectes impliqués sur le chantier. Sans eux, rien n’aurait été possible.
Mais il y a eu surtout la mise en veilleuse par l’État de toutes les lois, règles et enquêtes administratives qui ralentissent habituellement nos chantiers. On s’est passé des normes baroques, des contrôles en doublon, des reportings complexes qui s’abattent tous les jours sur les porteurs de projet.
Ceci grâce au vote d’une loi d’exception qui a permis à l’État… de ne pas respecter les règles imposées par l’État. Comme pour les Jeux Olympiques, eux aussi menacés de retards si une autre loi d’exception n’avait pas été votée.
Voilà… Il fallait juste y penser.
Et, vous savez quoi ? Sur les deux gigantesques chantiers (la Cathédrale et les JO), aucune alerte sur d’éventuels manques de qualité, atteintes à la sécurité ou à l’environnement n’a été relevée. Tout s’est passé merveilleusement bien.
Bref, on a tous pu se rendre compte que le jour où on veut se passer de notre mille-feuille administratif, on peut le faire sans risquer quoi que ce soit. Il suffit de le vouloir.
Alors ? À quand les vraies réformes qui généraliseront ces allègements à tous nos promoteurs et industriels ?
Les JO et Notre Dame, c’était important. Mais la réindustrialisation du pays ne l’est pas moins. Si vous cherchez des économies, allez plutôt par là.