Voilà un sujet qui ne rivalisera certainement pas avec l’attractivité du bar de la piscine. Il a pourtant son importance. Le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) s’est doté d’une nouvelle équipe dirigeante et d’un nouveau Président. On aurait dû vous parler plus tôt. C’est certain.
Pas forcément parce qu’on s’est senti proche du discours de cette institution ces dernières années. Elle a fait un beau travail sur beaucoup de sujets, c’est vrai. Mais nous avons pu ressentir une certaine distance entre ses principales prises de parole et notre sujet préféré : la #réindustrialisation.
Après, nous pouvons les comprendre. Vu qu’il y avait proportionnellement de moins en moins de patrons industriels parmi leurs membres (#désindustrialisation = moins d’usines, moins de PME industrielles. Je précise cela pour les esprits les plus distraits.), il n’est pas étonnant que la voix de l’industrie ait perdu en puissance.
D’autant que, dans le même temps, les startups et les entreprises de service ont prospéré et se sont multipliées. C’est le jeu de la démocratie.
Et puis, côté FFI, nous avions bien des choses à faire avant d’entamer des discussions avec cette institution bien en place. La première d’entre elles était d’exister (nous n’avons pas encore 4 ans) et de gagner en puissance. Pour la bonne compréhension de mon propos, il fallait lire « en PUISSAAAAAAAANCE ! », en criant un peu avec une grosse voix. Merci.
Nous avons aujourd’hui toutes les raisons de croire qu’un dialogue constructif va pouvoir s’engager entre nos mouvements. Alors, évidemment, nous sommes tout petits et eux très grands. Mais comme on a toujours besoin d’un plus petit que soi (toujours citer Jean de la Fontaine quand on parle politique) et qu’on a objectivement une grande gueule, nous sommes certains de pouvoir nous faire entendre.
D’autant que Paola Fabiani, membre FFI, est devenue porte-parole et Vice-Présidente du Mouvement des Entreprises de France. Elle était déjà patronne du Comex40 du Medef et a fait une très belle campagne aux côtés de Patrick Martin, le nouveau Président.
C’est aussi elle qui avait été désignée entrepreneuse de l’année par Service France Garanti / Origine France Garantie. Elle a été la première à rejoindre le « FFI Splendide ! » (Jim Carrey, si tu nous entends), la section de notre club réservée aux ETI.
Paola était d’ailleurs venue animer un de nos dîners. Car, si nous ne parlions pas officiellement avec le MEDEF, plusieurs de nos membres en sont issus. Et, vous savez que nous échangeons souvent avec des organisations qui croient en la valeur #travail et en l’importance de l’#industrie. C’est d’ailleurs pour cela que nous avions reçu Fabien Roussel du Parti Communiste Français et que nous avions répondu aux invitations de la CGT ou de la CPME.
Paola n’est pas un capitaine d’industrie. Elle a créé des entreprises de service. Mais elle s’intéresse beaucoup à nos sujets.
- Parce qu’elle sait, comme beaucoup de patrons d’ETI non industrielles, que renforcer l’industrie, c’est renforcer l’économie, et donc les entreprises de service. Il en est de même pour les #startups : pas d’opposition entre la #startupnation et la #PME nation.
- Mais aussi parce qu’elle a développé une vision entrepreneuriale dont beaucoup d’entre nous devraient s’inspirer.
Ses entreprises (dont Wiscom) travaillent dans la relation client. Ce sont des métiers en tensions, comme les métiers industriels, qui ont fait l’objet, eux-aussi, de #délocalisation.
Paola a pris le contrepied de cette tendance en martelant qu’on pouvait développer des centres d’appels en France, à condition d’apporter une vraie valeur ajoutée, de miser sur l’organisation du travail et la technologie. Elle a donc investi massivement sur la formation de ses collaborateurs et sur leur valorisation via, notamment une politique #RSE ambitieuse.
Bilan, il fait bon vivre dans ses entreprises. Les promotions y sont nombreuses, les carrières y sont riches et proposent de belles opportunités. Elle fait partie des chefs d’entreprises qui estiment qu’il est de leur devoir d’offrir une ascension sociale à leurs collaborateurs. Et ça, vous savez que c’est important pour nous.
Une seule soirée avec Paola a suffi pour constater à quel point nous convergions philosophiquement. En plus, elle est sympa et on a tous senti qu’il ne fallait pas trop la prier pour aller faire la fête.
Alors, nous connaissons beaucoup moins Patrick Martin. Mais notre Gilles Attaf national l’a rencontré et nous en a dit le plus grand bien. Il a fait d’une PME familiale un groupe qui fait plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Cela force le respect. Un groupe de distribution qui a commencé à fabriquer lui-même une partie de ce qu’il vend, en plus.
Nous avons donc forcément beaucoup de choses à nous dire.
Voilà pourquoi nous aurions dû vous parler plus tôt de l’élection au MEDEF. Une élection qui n’est pas une simple continuation. Elle est porteuse d’évolutions prometteuses.
Encore désolé de vous avoir dérangé entre deux mojitos… Vous pouvez maintenant retourner au bar de la piscine.