Toute la presse économique en parlait hier. Le Portugal a annoncé des chiffres économiques très solides pour son année 2024.
Alors que la France a, une nouvelle fois, déçu, inquiété même, les performances budgétaires de ce pays cher à nos cœurs ont été absolument remarquables.
Jugez plutôt :
– Excédent budgétaire de 0,7 % du PIB. Pour les Français de moins de 50 ans, je précise qu’un excédent budgétaire désigne une situation que nous n’avons pas connue de votre vivant. Cela arrive quand l’État engrange plus d’argent qu’il n’en dépense. Si ! C’est possible.
– Dette publique en baisse à 94,9 % du PIB. En deux ans, elle a diminué de plus de 20 points de PIB.
Ce résultat est l’un des meilleurs en Europe derrière le Danemark, Chypre et l’Irlande. Il est porté par une hausse de 6,3 % des recettes fiscales… alors que le niveau d’impôts sur les sociétés a poursuivi sa baisse : il est passé de 21 % à 20 % et devrait atteindre 15 % en 2027.
Oui, la macroéconomie est souvent contre-intuitive : Jacques Chirac (sorte d’Adam Smith qui mangeait de la tête de veau) disait « trop d’impôt tue l’impôt ».
Cette trajectoire positive fait suite à une période d’austérité rigoureuse imposée après la crise de la dette de 2011, en échange d’un plan d’aide international. Le Portugal, qui avait enregistré en 2019 son premier excédent depuis la Révolution des Œillets (1974), semble désormais solidement engagé dans la maîtrise de ses comptes.
En parallèle, sa croissance économique reste soutenue : 1,9 % en 2024.
Les prévisions pour 2025 ont été relevées à 2,3 % par la Banque du Portugal, contre 2,1 % selon le gouvernement.
Ce contexte permet désormais d’envisager une baisse progressive de la fiscalité, notamment pour les familles et les entreprises, selon le ministre des Finances Joaquim Miranda Sarmento.
Le pays est, par ailleurs, solidement industrialisé (20 % du PIB contre 10 chez nous).
Les Portugais, qui sont dans la même Europe que nous, ont donc su prendre les réformes que nous continuons de refuser.
On l’a vu avec les résultats macroéconomiques de l’Italie et sa spectaculaire balance commerciale. On le voit à nouveau avec le Portugal : la France n’a aucunement besoin de l’Europe pour générer ses propres turpitudes !
Dans son billet quotidien sur Linkedin, Patrick BELLITY que nous citons souvent ici, écrivait « l’humilité terrasse l’orgueil ». C’est tout à fait ça.
Nous allons donc demander à Emmanuel DELEAU, co-fondateur des FFI et en charge de nos clubs à l’international, de nous organiser une petite learning expedition à Lisbonne. Chers patrons de PME et ETI.
Ça vous dirait d’aller rencontrer vos homologues pour qu’ils vous aident à vous positionner sur un marché qui, lui, est en croissance ?
Emmanuel, tu nous montes ça ?