Constatant la multiplication des fermetures d’usines, nos champions de la réglementation RSE ont accepté de ralentir le rythme de la marche forcée qu’ils imposaient à nos industriels épuisés.

Il y a quelques semaines, ils avaient promis de simplifier l’incroyable cathédrale de normes qu’ils avaient patiemment érigée ces dernières années. Ils ont rendu leur première copie il y a quelques jours. Les premières analyses qu’experts et patrons en ont livrées convergent. Elles disent que le choc de simplification bruxellois, tant attendu, ne va pas assez loin.

On notera quand même que la Commission va :
– Enfin autoriser l’introduction d’une préférence européenne dans les appels d’offres publics.
– Mettre en place un label bas carbone qui fera la promotion des produits industriels énergivores ayant fait l’effort de se décarboner (acier, béton, chimie).
– Accélérer le développement d’une filière de recyclage afin de devenir leader mondial en la matière.

Mais, rien sur le prix bien trop haut de l’énergie, ni sur le fait de continuer de flécher l’argent public vers les investissements qui décarbonent au détriment de ceux qui visent à rendre nos entreprises plus compétitives.

Quant à la suspension de la CSRD, ne nous emballons pas : Elle n’est que partielle.

Pour les novices, la CSRD est une directive européenne qui veut obliger nos entreprises à remonter des centaines de critères dans un reporting tatillon. Ceci afin que nos administrations vérifient si les critères RSE qu’elles imposent sont bien appliqués.

C’est d’une telle complexité qu’il y a des gens qui estiment que la rédaction de ce type de directive est un moyen, pour la Commission, de réinsérer dans la vie professionnelle tous les sadiques qui ne trouvaient plus de travail depuis l’interdiction officielle de la torture en Occident. Je pense qu’ils se trompent. Mais j’avoue avoir eu un doute la première fois que j’ai entendu parler de CSRD.

En attendant, voilà cette directive suspendue pour les entreprises de moins de 1000 salariés.

Le ouf de soulagement que poussent ceux qui pensent que « les grandes entreprises, elles, ont les équipes pour remonter ces données. Donc elles peuvent le faire »… Oublie que l’industrie est un écosystème. Et que les géants mondiaux font travailler les PME et ETI. S’ils partent, les sous-traitants meurent.

Or, l’Afep (association qui regroupe les 120 plus grandes entreprises de France), continue de tirer la sonnette d’alarme. Tel qu’il est conçu, ce reporting les oblige à rendre public nombre de leurs secrets de fabrication.

À un moment où on nous reparle de guerre économique ou de guerre tout court, leurs concurrents sauront apprécier.

Peut-être serait-il temps de se rendre compte que les excès de zèle RSE de nos élus vont finir par tuer l’efficacité RSE, tout en nous mettant à la merci d’empires qui, eux, n’ont pas grand-chose à faire de nos belles valeurs.

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