Récemment, L’Union Européenne (UE) en a étonné plus d’un. En prenant des mesures de protection contre les importations massives de voitures électriques, elle a redonné espoir à certains sceptiques.
Serions-nous en train de sortir de cette période d’incroyable naïveté qui a vu nos industries se faire dépecer par une concurrence asiatique bien trop souvent déloyale ?
La tribune de Philippe Dénecé, directeur général du Groupe intuis, parue dans Marianne, nous rappelle que si un bon premier pas a été franchi, il n’est certainement pas temps de s’arrêter en chemin.
Car alors que l’industrie chinoise ne parvient plus à écouler ses produits sur son marché intérieur, elle fait déferler ses surproductions vers l’Europe. À grand renfort de subventions et donc à des prix imbattables, bien entendu.
De nombreux secteurs sont affectés. Notamment celui des pompes à chaleur (PAC).
Si la situation n’était pas aussi grave, elle prêterait à rire tant elle est absurde. En réalité, elle illustre ce que notre technostructure est capable de faire de mieux en matière de bizarreries et autres injonctions contradictoires.
Lisez plutôt.
Saluant la volonté du gouvernement de produire 1 million de PAC madeinfrance d’ici 2027, Philippe Dénecé regrette que des décisions récentes du gouvernement aient occasionné… une baisse importante de la demande en la matière. Bref, on encourage nos industriels à produire plus, alors que le marché baisse de 14 % en 2023.
Ces difficultés viennent :
- De la crise du bâtiment (elle-même due à l’arrivée de nouvelles réglementations dont on aurait pu se passer).
- De la complexité des dispositifs d’aide aux ménages.
Autre curiosité : le programme Ma Prime Rénov’ attribue des aides pour des PAC sans distinction :
- De lieu de fabrication. La majorité des PAC installées avec nos impôts viennent ainsi d’Asie.
- De performance énergétique et environnementales. Car toutes les technologies ne se valent pas.
Philippe Dénecé propose donc d’intégrer, dans les critères d’attribution des subventions de l’État, des éléments basés sur l’empreinte environnementale des appareils et sur leur provenance.
Selon lui, cette approche aurait une triple vertu : écologique, économique et industrielle.
Il suggère également d’« élargir la focale » de la transition énergétique des bâtiments aux chauffages électriques. Ils sont aujourd’hui exclus des dispositifs d’aide. Or, ils représentent un tiers du parc des résidences principales en France.
Leur intégration pourrait contribuer significativement à la réduction de la consommation d’énergie et des émissions de carbone. Les appareils produits en France étant bien plus performants que ceux qu’on importe aujourd’hui, ils pourraient réduire de 30 % la consommation des 11 millions de foyers équipés.
Vivement le choc de simplification.