Ce matin, comme tous les jours, j’ai lu la presse, de bonne heure, afin de vous livrer ma chronique quotidienne.
Et c’est en tombant sur un article du Journal du Pays Yonnais (oui, mes sources sont diversifiées) que je me suis fait cette réflexion.
Sous le titre « Vendée : une industrie résiliente et dynamique », le site actu.fr remontait quelques chiffres. Décrivant ainsi l’incroyable réveil industriel de ce département dont l’économie était, jadis, très agricole.
C’était à l’occasion de « ICI Industrie », un événement organisé par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). Les commentaires des 260 décideurs qui y participaient ont fait part d’une réalité à contre-courant de la tendance nationale française.
Jugez plutôt.
En 50 ans, alors que la France a perdu 43 % de ses emplois industriels. Dans le même temps, la Vendée en a créé + 50 %. L’article affirme qu’aujourd’hui, l’industrie vendéenne représente 28 % de l’emploi salarié du département.
Ceci au prix d’un effort d’adaptation considérable. Une véritable mutation sectorielle a eu lieu dans les années 80/90. Très attaquée par la concurrence internationale, les secteurs traditionnels du textile et du bois se sont affaissés.
Et c’est l’essor d’une puissante industrie agroalimentaire qui a pris le relais. Le département en produisait déjà la matière première. Il s’est tout simplement mis à la transformer.
Si bien que ce secteur représente 33 % de l’industrie locale aujourd’hui. D’autres se sont également développés comme la mécanique, la métallurgie et la plasturgie.
Le succès vendéen s’appuie sur un tissu économique composé d’entreprises de taille intermédiaire. Elles sont suffisamment robustes pour encaisser des crises comme en 2008, mais suffisamment agiles pour innover. Elles peuvent ainsi saisir les nouvelles opportunités qui se présentent à elles. Les 20 plus grandes entreprises vendéennes emploient entre 350 et 2.000 personnes chacune. Elles totalisent 17.000 salariés.
Leur immense majorité sont des entreprises familiales. C’est-à-dire des entreprises dont le capital est encore largement détenu par la famille de ceux qui les ont fondées. N’en déplaise à ceux qui voient dans tout héritage un crime contre l’égalitarisme républicain qu’ils chérissent.
Malgré ce bilan très positif et une fin d’année 2023 qui s’est mieux déroulée que prévu, des préoccupations persistent : Inflation, difficultés de recrutement, une
raréfaction du logement qui commence à poser problème pour accueillir les
nouveaux salariés… Le tout dans un contexte d’adaptation aux défis que
présentent la nécessaire transitionécologique.
Il n’en demeure pas moins que l’exemple vendéen devrait être une source d’inspiration bien plus étudiée par ceux qui souhaitent réindustrialiser la France.