Depuis deux semaines, nous multiplions les plateaux TV et radio à l’occasion du lancement de notre fonds d’investissement. C’est l’occasion d’échanger avec des journalistes, des patrons de PME et d’autres invités que nous y croisons sur ce qu’ils pensent de l’industrie française.
Et force est de constater que nombre d’entre eux en ont, ou en donnent, une vision complètement romanesque. Ils parlent d’emploi, de savoir faire, de petits patrons qui se battent au milieu d’équipes motivées…
Si cette image n’est pas fausse, elle n’est pas non plus complètement vraie.
Car depuis son origine, l’industrie, c’est aussi (surtout ?) du capital et de l’innovation technologique. La lecture de plusieurs articles que j’ai parcourus ce week-end le démontre.
Sur le site automobile-propre (oui, je ne lis pas que Les Echos ou L’Express), on peut voir comment les fabricants de smartphones sont en train de révolutionner le secteur de l’automobile. Alors qu’elle était un sujet essentiellement mécanique, la voici qui devient une affaire de logiciel.
– L’arrivée du fabricant chinois de smartphones Xiaomi sur le marché des véhicules électriques en est une bonne illustration.
– Apple ou Android ont pris, de leur côté, d’importantes parts de marché dans la gestion des applications embarquées qu’utilisent les conducteurs.
– Quant à l’IA, elle s’impose de plus en plus fortement via des usages émergents comme la conduite autonome.
Un autre article a attiré mon attention. Intitulé « L’Europe peut-elle créer le prochain Nvidia ? L’industrie des puces cherche encore sa stratégie. »
Il a été écrit par Maxime Recoquillé dans L’Express (oui, je ne lis pas que automobile-propre.com).
On y voit la confrontation de deux points de vue.
– Celui d’une Europe qui veut continuer à soutenir la vision verticale de son industrie existante.
– Celui issu d’acteurs de technologies de pointe, semi-conducteurs notamment, qui estiment que la concurrence viendra d’autres secteurs qui émergent à toute vitesse et sur lesquels l’Europe a du retard. Comme pour les constructeurs de smartphones avec l’automobile.
Pour parvenir à cela, il est indispensable d’investir massivement dans nos startups industrielles. Ce sont elles qui, au contact de nos PME et ETI, qu’il faut, par ailleurs, aider à grandir, vont permettre à l’industrie européenne de rester (ou de devenir) compétitive.
Voilà pourquoi, s’il est bien de parler d’épanouissement humain, de savoir-faire d’excellence et d’avancées sociales quand on parle d’industrie. Ceci afin de lutter contre l’image vieillotte d’une industrie polluante et dure avec ceux qui y travaillent. Il est également important de remettre au sommet de la pile des idées reçues (et vraies) que l’industrie, ce n’est pas non plus de l’artisanat.
Il lui faut donc aussi du capital et de la technologie.