Aux FFI, nous ne sommes pas les derniers à dénoncer notre mille-feuilles administratif. Pour occuper ses équipes pléthoriques, il noie les Français et les entreprises sous des flots de normes aussi tatillonnes que contradictoires.
Il est important de ne pas se réjouir trop vite
Alors, quand on entend un gouvernement, qui n’a pas été le dernier à en produire, estimer que leur poids est devenu un fardeau… On est à deux doigts de penser que c’est une bonne nouvelle.
Les chefs d’entreprise, les agriculteurs, les professionnels de l’immobilier et les médecins s’en plaignent depuis des décennies.
Mais jusqu’à récemment, les critiquer, c’était être « anti quelque chose ». Dénoncer les excès de Bruxelles, c’était être anti-européen. Pointer ceux des réglementations environnementales, c’était être climatosceptique.
Que voulez-vous… Nous sommes d’un pays qui aime autant simplifier les discussions qu’il aime complexifier l’action.
Et c’est pour cela qu’à l’heure où les temps changent et où le vent tourne…
À l’heure où le débat public reconnaît leur impact néfaste sur le ralentissement de la croissance et sur celui de notre transition énergétique…
À l’heure où la presse économique va jusqu’à chercher l’exemple américain dont la croissance sur le temps long est supérieure à celle de l’Europe…
… Il est important de ne pas se réjouir trop vite.
Le processus de création des normes de l’Afnor implique divers acteurs tels que des ONG et des experts
Dans notre pays souvent dogmatique, le passage d’un extrême à l’autre n’est jamais à exclure. Un papier des Échos donne le point de vue d’un acteur que notre écosystème made in France apprécie : celui du Groupe AFNOR.
Il certifie notamment que les produits labellisés Origine France Garantie sont bien produits en France. Avec Bureau Veritas Group.
Olivier Peyrat, son directeur général, distingue, dans cet article, les normes réglementaires, imposées par les ministères, des normes volontaires.
Ces dernières sont élaborées en collaboration avec les entreprises pour leur compétitivité. Elles sont mises à jour tous les cinq ans et peuvent être annulées si elles deviennent obsolètes. En 2023, le Groupe AFNOR a ainsi publié 1.181 nouvelles normes et en a annulé 861.
Le processus de création des normes de l’Afnor implique divers acteurs tels que des ONG et des experts. Ces normes jouent un rôle important sur la confiance qui lie les acteurs économiques entre eux. Les normes internationales, par exemple, contribuent à convaincre des clients étrangers qui, se fiant à leur sérieux, verront leur niveau de confiance renforcé au moment de la découverte d’un produit français.
Les entreprises impliquées dans la normalisation enregistrent d’ailleurs une croissance supérieure de 4 % par an par rapport à leurs concurrents. Notamment parce que ces normes répondent à des enjeux tels que la biodiversité et l’économie circulaire. Bref, comme il est écrit dans Les Échos, simplifions. Mais sans « jeter le bébé avec l’eau du bain ».