Pour une fois qu’un processus participatif débouche sur un vrai truc ! À la suite d’un processus participatif digne des meilleurs stages en développement personnel, Bruno Le Maire et Roland Lescure ont fait des annonces vraiment bien. Elles s’attaquent aux vrais problèmes et rappellent deux réalités évidentes. La France doit redevenir une puissance industrielle. L’industrie doit se décarboner.
La plupart des mesures annoncées ne passeront pas par la loi
Ça va frustrer quelques élus qui auraient bien aimé voir leur nom dans le journal, mais ça permettra d’aller plus vite. Il y a urgence.
Il y aura des incitations pour décarboner les sites industriels, encourager les entreprises à substituer l’hydrogène aux sources d’énergie fossile, réemployer les déchets de l’industrie.
Notre si complexe millefeuille administratif, véritable cimetière à projets industriels jusqu’alors, verra sa gouvernance et sa célérité améliorées. Plus de planification et d’anticipation : Il y aura plus de sites industriels clé en main et de friches industrielles dépolluées.
Concrètement, cela veut dire que les études d’impact seront faites à l’avance et parallélisées. On va donc se rapprocher des délais de création d’usine de nos voisins.
Les projets industriels et leurs porteurs seront également sécurisés
On a tous vu ces débats publics interminables où des riverains se découvrent une conscience écologique simplement pour faire échouer un projet. Ces débats, ainsi que le harcèlement juridique que subissent les porteurs de projets, seront plus encadrés.
Mais n’allez pas dire qu’on fait passer l’environnement au second plan ! Non. On va même pouvoir en faire une force pour le made in France. La commande publique s’apprête à adopter un standard « Triple E ». Trois éléments clés, parce qu’il faut toujours un triptyque en France, sinon ça ne fait pas sérieux : énergie décarbonée, biodiversité, analyse du cycle de vie.
Alors, je n’ai pas trouvé les trois E dans ces mots, mais c’est franchement malin d’utiliser ces axes pour flécher plus de dépenses publiques vers nos PME nationales. Voilà, l’écologie et le made in France sont définitivement alliés.
Autre thème FFI repris : flécher l’épargne des ménages vers le financement de l’industrie. Là, cela va être énorme. Tous les dispositifs en place pourront financer les PMI vertes. Et des livrets « verts » et « climat » vont être lancés par nos banques.
La formation et la valorisation des métiers n’ont pas été oubliées. Car ce n’est pas tout de construire des usines vertes, encore faut-il des gens pour venir y travailler. Or, en ce moment, on a du mal à en trouver. Une grande campagne visant à créer des vocations va donc être lancée. Des efforts considérables seront réalisés pour former plus de jeunes et plus de personnes en reconversion.
Franchement, on a bien aimé ces annonces. Vivement qu’elles soient
appliquées dans la vraie vie !