On connaissait l’engagement de cet ancien ministre pour le made in France. Rassurons-nous, il brûle encore dans le cœur de l’entrepreneur qu’il est devenu. Dans un communiqué au verbe haut (je lis du Montebourg tous les matins. C’est du Pagnol mais sans l’accent), Arnaud a fait du Montebourg.
Il demande au gouvernement français de bloquer la vente de Segault. L’entreprise française produit des pièces clés pour nos sous-marins et nos centrales nucléaires.
Pourquoi ?
Je vais tenter de vous expliquer. Buvez une grande gorgée de café fort et éteignez la radio, parce que c’est pas simple :
- L’acquéreur de Segault est une société américaine. Elle rachète un conglomérat canadien qui détient déjà l’entreprise française et donc va s’en retrouvée propriétaire. Oui, quand on vous dit que la bataille de la souveraineté est mal barrée, et qu’il va falloir s’y mettre, on ne vous ment pas…
- Or, la loi US oblige les entreprises américaines à fournir au gouvernement toute information qu’il jugera bon de demander. Y compris les secrets de fabrication.
- Cette même loi peut aussi être utilisée pour demander à ces mêmes entreprises de ne plus vendre aux entreprises d’un autre pays.
Alors, les Américains sont de vieux alliés. Mais les affaires des sous-marins australiens ou d’Alstom démontrent que leur conception de l’alliance n’exclue pas la déloyauté.
Ce n’est pas la première fois qu’Arnaud Montebourg monte au créneau sur ce type d’affaires
Mais là, on imagine qu’il n’a plus les mêmes moyens pour intervenir qu’à l’époque où il était ministre.
Eh bien si !
- Parce qu’il demande au gouvernement d’utiliser le décret dont il a lui-même doté l’arsenal juridique français. Ce décret permet d’interdire une vente si la souveraineté de la France est menacée.
- Parce qu’il a trouvé un fonds français en mesure de mettre l’argent nécessaire sur la table pour reprendre le contrôle de l’entreprise en question.
Et c’est là qu’on se rend compte que les choses changent pour le mieux en France. Arnaud Montebourg, qui n’était pas connu pour son amour pour la finance, est en train de la convoquer pour la mettre au service de la souveraineté nationale.
Il crée le Fonds Souverain Privé pour l’Industrie et l’Agriculture
En partenariat avec Otium Capital, société d’investissement de Pierre-Edouard Stérin. Ce dernier est déjà connu pour avoir créé le Fonds du Bien Commun qu’il a financé lui-même par la vente de Smartbox.
Arnaud Montebourg réalise ainsi en grand ce que nous, FFI, avions commencé en petit. Il flèche la capacité d’investissement des Français qui le peuvent vers la reconstruction de notre industrie.
Bravo Arnaud !